Le monde de l'entreprise est peuplé de multiples personnalités, professionnels, caractères, tempéraments, hommes et femmes engagées. Jusqu'à présent, la réussite était reconnue au plus compétitifs, c'est à dire à ceux capables de relever des défis , de produire des résultats. Ces héros du travail sont des gagneurs, des individus talentueux capables de réussir là où d'autres étaient en difficulté. Ces individus possèdent un ego compétitif forgé au fur et à mesure de leur progression. Cet ego prend ses racines dans une éducation ou l'excellence du classement importe, quel que soit le devenir des autres membres de la compétition scolaire ou dans la carrière. "Ne te compares pas aux autres que pour être le meilleur", "sois le plus fort, le plus rapide", dit la petite voix", "sois pugnace et persévérant", "passes devant les autres", dit elle parfois. Ces egos de compétiteurs sont source de cette confiance en soi que chacun admire car la sureté de l'intention, le désir de vaincre impressionnent. La réussite à un concours consacre une destinée, prépare une trajectoire qui ne saurait jamais dévier. Cette construction mentale serait le propre des dirigeants, toujours en train de travailler et de performer, de réussir des exploits. Et que ceux qui peuvent me suivre le fasse, tant pis pour les trainards, les inadaptés, les plus fragiles. Tant pis pour eux car pour un ego compétitif, le ressort de l'action n'est autre part qu'en lui-même. Ces egos sont bien moulés au monde de l'ascension verticale aux luttes hiérarchiques, , à la lutte des places.
Mais le sont -ils toujours lorsque l'excellence individuelle est mise en défaut par la complexité du travail et son intangibilité? Lorsque l'acte individuel se trouve noyé dans la complexité de liens et d'enjeux, imbriqués. Dans un monde qui s'aplatit ou chacun détient une parcelle de vérité ne devient-il pas une gène pour le autres avec son besoin de performance et ce désir insatiable de reconnaissance associé? Et si l'ego coopératif faisait mieux l'affaire? Si ce type d'ego semble plus en retrait, n'est ce pas parce qu'il fusionne dans la masse pour mieux y contribuer, la stimuler, pour en être partie prenante et non au dessus? Quand les informations sont si abondantes et accessibles, pourquoi l'un serait au dessus de l'autre par ce moyen? Quand les tâches sont complexes qu'est ce qui justifie qu'un influence plus qu'un autre?
Les centres de gravité et d'influence des organisations semblent bouger sur leur base, les directions prennent conscience que le succès de quelques uns est insuffisant, qu'il s'agit d'aller vers plus de leadership partagé.