Chers amis,
Il ne faut pas lâcher. Il faut garder le cap même si l'on ne sait pas bien où l'on va. Nous sommes en train de proposer des choses différentes, d'essayer, de tester. Nous ratons beaucoup. Nous sommes souvent sous le coup de la critique. Nous sommes vus comme prétentieux, hors normes, monstrueux, désordonnés, peu opérationnels. Des empêcheurs de tourner en rond, en somme, incapables de respecter la tradition le "beau" le "bon" le "vrai". En tant qu'iconoclastes nous brisons des images toutes faites, nous en prenons les éclats plein les doigts, car ce qui nous intéresse c'est avant tout de faire. Bien sûr, il y a du déchet, des pertes de temps, des humeurs, des inquiétudes : mais où tout cela nous mène t-il? Le doute rode.
Il ne faut rien lâcher. Continuons à proposer des formes, des idées, des sensations, des processus, des façons d'être ensemble d'agir et d'apprendre nouvelles. Agissons autrement. Dès que nous inquiétons un gestionnaire, un financier, un juriste c'est que nous sommes sur la bonne voie. Nous troublons le courant bien établi. Entrainons les avec nous. Utilisons leur prudence et leur résistance comme point d'appui. Ils ne font que leur travail de gardien de l'ordre, de la paix sociale et de l'efficacité. A nous de leur montrer que ce que nous apportons produit quelque chose en plus ou de meilleure qualité. Cultives ta différence. Ta différence c'est toi disait Cocteau.
Il ne faut jamais rien lâcher. Nous devons faire face aux orages, à la certitude de prendre la foudre et d'assumer ce qui va de travers car nous l'avons désiré. Rater, c'est encore une façon d'apprendre. Apprendre c'est ce dont nous avons besoin aujourd'hui pour créer de nouvelles valeurs, imaginer de nouveaux emplois, promouvoir de nouveaux services. Allons au devant des ennuis, plutôt qu'ils ne nous rattrapent par derrière. Allons de l'avant et explorons. Redevenons, restons des pionniers. Créons nos propres paysages.
Il ne faut toujours rien lâcher. L'effort en vaut la peine. On est là qu'un temps, alors réalisons ce qui nous fait vibrer. N'ayons pas de regrets. Projeter des idées, les réaliser, les voir grandir à partir de rien nous rend plus vivant. La forêt qui pousse fait moins de bruit que l'arbre qui tombe. Haut les cœurs ! voyons grand, loin, et large. Croyons dans nos projets. Donnons nous de l'ambition pour plusieurs et pour longtemps.
Il ne faut absolument rien lâcher. Soyons le chêne plutôt que le roseau de la fable. Car la fin du chêne emporté par la tempête qui vous l'a raconté? Savez vous qu'il est devenu un immense bateau de bois, qu'il a voyagé partout dans le monde, que quelques glands ont essaimé dans des contrées lointaines. Que ces glands ont grandi et sont devenus de nouvelles forêts. Vous l'avait-on dit?
Cessons de nous courber sous le poids de "c'est impossible", "personne ne l'a jamais fait avant", "on n'a pas le temps", "a quoi bon". Ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait voilà notre devise.