La confiance est cet état qui nous transporte et nous permet d’espérer un retour, une issue favorable à nos entreprises. D’aucuns affirment qu’il faut cultiver la confiance en soi. Ils y voient la meilleure garantie face aux événements que nous rencontrons. Ils laissent parfois penser que l’on ne peut compter que sur soi-même. Il glorifie cette force vivifiante qui nous traverse et nous permet de traverser toutes les situations. Il suffirait de le vouloir suffisamment fort et les ressources personnelles finiraient par apparaître. « Just do it » est la promesse d’un monde où l’ego est roi de son royaume, celui de ses désirs, de ses forces, de ses projets. Mille méthodes fortifient cette croyance. Le pharmacien Emile Coué en a fait un viatique initiant la pensée positive. Demain sera meilleur qu’aujourd’hui, et après-demain plus encore. D’autres recherchent les bonnes habitudes à cultiver nous les prescrivent, le « positive inquiry », cette enquête continuelle du toujours positif nous incite à regarder sans cesse le bon côté des choses. Les amateurs de verres à moitié pleins plutôt qu’à moitié vides parviennent à nous convaincre que notre personne est le début et la fin de notre existence. Ce faisant cette promesse de belle confiance en soi, oublie que notre « soi » ne cesse de changer selon les circonstances, les rapports aux autres. Le soi s’avère d’autant plus friable qu’il n’y a pas de soi sans l’autre pour nous donner la réplique et nous faire exister. Un soi sans l’autre qui nous reconnait ne peut tout simplement pas se développer. Nous sommes irrémédiablement des soi-sociaux. Sans le regard de l’autre nous ne saurions nous construire et encore moins établir cette confiance dans le retour de l’autre. La confiance en soi se nourrit de la confiance en l’autre et de l’autre. C’est un cercle vertueux qui relativise la seule force de cet ego à qui l’on promet de tout emporter. Cette volonté, cette capacité de soi qui pourrait tout bousculer ne serait-elle qu’un leurre ? Finalement avec un « soi » ou un « autre » qui peuvent changer leurs repères, bouger, cette confiance est loin d’être inconditionnelle. Reste une autre assise quand la confiance en soi ou en l’autre défaille : c’est la confiance dans la vie, dans la beauté de la nature, dans les cycles immuables qui reviennent éclairer le monde. La confiance dans la vie possède une puissance plus grande que la confiance en soi ou en l’autre, car il y a une certitude que la vie irrigue chaque chose inanimée, terrestre ou céleste. La confiance en la vie nous dépasse car la vie est plus grande que nous, nos désirs et nos ambitions. Elle tempère nos ambitions nous parle de notre environnement. Elle nous y remet à notre juste place. Si la confiance en soi peut grandir c’est certainement en s’abandonnant dans la confiance en la vie.
La confiance dans la vie plus forte que la confiance en soi
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