Le fait d’être à plusieurs génère une multitude de façon d’apprendre. Je distinguerai plusieurs façons de procéder caractérisées par le rapport au savoir.
Apprentissage transmissif
La modalité de transmission fait du savoir un objet que l’on pourrait saisir comme un objet et transmettre de la main à la main. Cette modalité distingue ceux qui savent et ceux qui sont réputés ne pas savoir. Implicitement, elle structure une hiérarchie et installe une domination selon le principe que la main de celui qui donne est toujours au-dessus de la main de celui qui reçoit. Il s’agit ici de la relation maître/compagnon, tuteur/tuté, professeur/élève, ancien/novice. L’apprentissage se fait seul. Le rapport au savoir est individuel. Il se concrétise par une œuvre individuelle : le mémoire de fin d’étude, le chef d’œuvre des compagnons, la réussite aux épreuves. Il peut alors se produire des relations au sein d’un groupe ou chacun est un étranger pour les autres, chacun puisant pour son bénéfice aux ressources communes.
Apprentissage en réciprocité
La modalité d’échange part d’un postulat d’une représentation individuelle du savoir qui pourrait s’échanger. Elle s’inscrit dans un axe horizontal, ou des bijections ou séries de bijections opèrent entre ceux qui apprennent. Chacun pour soi apprend de l’autre quelque chose. Chacun est en proximité des autres, il agit en réciprocité mais l’apprentissage se fait côte à côte. Dans ces échanges d’idées, de questions, de pratiques, l’élaboration, la compréhension de l’objet de savoir demeure un effort individuel, même si une part de savoir collectif finit par s’établir. Chacun vit son propre conflit sociocognitif (REF). Le collectif est une ressource pour apprendre : réservoir de stimulations, de questions, de points de vus différents.
Apprentissage collaboratif
Dans le modèle de la co-construction, le savoir est co-élaboré dans une même intention. Les relations sont horizontales et participent par itérations successives, à l’exploration d’un objet commun de savoir : le même pour tous. Les idées s’enchevêtrent, la question commune s’approfondit au fur et à mesure, le savoir relie chaque membre qui le co-élabore. Cette approche peut être organisée de façon formelle comme dans l’approche du knowledge forum. La création d’un sujet collectif apprenant est à la fois un moyen et une visée. Cette approche peut aussi être plus informelle, dans une perspective connectiviste.