Le titre résonne comme un slogan, mais quelle en est la réalité ? La ville est-elle aussi agile, connectée, ouverte, sensible, entreprenante, proche des citoyens, intelligente qu’elle le proclame ?
Un problème récurrent de la ville est l’organisation du déneigement. Les hivers produisent de la désorganisation et du ralentissement dans les transports. Les pouvoirs publics passent donc régulièrement dans les rues pour déneiger. La difficulté est de gérer simultanément service de déneigement et stationnement des voitures. Après une consultation des citoyens une expérimentation a été décidée sur 4 arrondissements. Le dispositif info-neige a été imaginé de façon participative. Il s’agissait d’équiper les camions de déneigement de système GPS afin que chaque particulier puisse anticiper l’enlèvement de sa voiture. Le projet permet finalement de déneiger pour la collectivité sans nuire aux particuliers possesseurs de véhicules. Ces derniers pouvant consulter en temps réel l’avancement des camions de la ville.
Il existe de multiples initiatives qui promeuvent la transformation de la ville : des grappes ou pôles d’excellences (par exemple : média et audiovisuels, transports ou aériens etc.) qui réunissent des acteurs concernés par les mêmes marchés, des incubateurs (par exemple « L’esplanade ») et des écoles d’entrepreneuriat, des espaces de coworking (par exemple ECTO) abritant des travailleurs autonomes et des start-up, des entreprises leaders dans leurs domaines (par exemple Ubisoft dans le jeu, ou Bombardier dans l’aviation), mais aussi de nombreuses écoles d’enseignement supérieur de classe internationale, et des équipements et une vie culturelle riche de festivals, expositions.
Le bureau de la ville intelligence dispose d’un budget de 23 millions de dollars pour promouvoir les projets qui assurent la mise en œuvre de nouveaux usages. Le bureau peut financer des projets facilitant les connexions au sein d’arrondissement ou entre porteur de projets. L’idée de ville intelligente est de rechercher des solutions agiles à toutes les irritants d’appuyer les média-lab ou living-lab qui permettent de faire émerger des solutions créatives aux problèmes rencontrés grâce à des forums ouvert où sont évoqués les problèmes chauds.
En matière d’innovation à l’échelle de Montréal, il y aurait 3 espaces distincts constitutifs de l’écosystème innovant :
- L’underground est l’espace ou les idées germent, les usages s’inventent, s’explorent se testent, les employés, techniciens ingénieurs circulent et captent des idées en dehors de leurs organisations de travail
- Le middle ground est un espace intermédiaire, un arrondissement pôle d’innovation, une communauté professionnelle, des ateliers d’artistes, toutes formes de liaisons sociales favorisant des proximités et des échanges
- L’upper ground est un espace d’exploitation des idées, d’institutionnalisation ou récupération
Ce qui circule entre ces espaces ce sont des connaissances qui se forment et prennent au fur et à mesure de leur circulation une nouvelle valeur. Les proximités géographiques, cognitives, sociale, d’intérêt, d’enjeu produisent des émergences soit par des regroupements de pairs, mais plus souvent par des mélanges de profils variés. Ces circulations produisent des « knowledge spilover » ou débordement de connaissances.
Là où Montréal semble réussir c’est dans sa capacité à combiner toutes ses ressources éducatives, culturelles et économiques pour produire ce débordement créatif qui enrichit encore l’écosystème et permet de nouvelles créations de richesses