Cette note est le fruit de la distinction de Maurice Parodi qui s’efforce de préciser deux expressions proches mais à la portée divergentes quoique non antagonistes ou irréconciliables.
La terminologie pédagogie coopérative, s’attache au courant de pensée de type Freinet où l’école est le lieu d’un apprentissage de la coopération. L’expression résonne alors avec une finalité sociétale, éthique, philosophique. La réflexion pédagogique engage un projet qui poursuit une visée de justice sociale, un renforcement démocratique, plus de solidarité et d’équité. Ce courant de pensée est développé par des philosophes, des moralistes, des penseurs de l’école et de la démocratie.
L’expression apprentissages coopératifs ressort du domaine de praticiens. Il s’agit là d’un projet praxéologique. L’expression renvoie à l’idée de parcourir en coopération. La méthode est portée par des formateurs, des enseignants, des élèves des apprenants. Aux USA Johnson and Jonhson évoquent le cooperative learning pour eux deux têtes apprennent mieux qu'une seule.
La réunion du maître à penser et du maître d’œuvre ne se fait pas toujours aisément. Réussir à opérer la greffe du coopératif sur l’éducatif nécessite un effort de promotion.
Il est enfin possible de relever de nombreux auteurs qui ont apporté leur écot à cette réflexion, à commencer par le cooperative college de Manchester, inspiré de Gruntvig qui se serait développé dès 1840. Les travaux de Makarenko, de Paolo Freire et de sa pédagogie de la libération, la société sans école d’Ivan Ilicht, les principes de la liberté pour apprendre de Carl Rogers, tout le mouvement de l’éducation populaire. Il faut encore rappeler les réflexions du mouvement coopératif en entreprise avec les apports de Charles Gide, Focquet et Henri Desroches.
Allez plus loin :
Connac, S. (2015), Apprendre avec les pédagogies coopératives. Paris : ESF
http://www.context.org/iclib/ic18/johnson/