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APPRENDRE AUTREMENT

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APPRENDRE AUTREMENT est le blog dédié aux approches innovantes de la formation dans les organisations


Pour faire face à vos défis faut-il se faire compétition ou collaborer ?

Publié par CRISTOL DENIS sur 26 Février 2015, 01:31am

Catégories : #collaborer, #compétition

Alain Gosselin – Professeur HEC Montréal - conférence du 25/2/15

Une association professionnelle est déjà une collaboration. J’ai commencé à travailler sur le thème de la collaboration il y a 6 ans pour monter une formation de 6 jours en partenariat avec l’université de Mc Gill. Je me suis appuyé sur les 5 mindsets de Mnzberg. En fait, tout le monde est pour la collaboration, il n’est pas possible de dire autre chose, mais la réalité que nous observons est toute autre. Je vais commencer par vous raconter une histoire et vous en tirerez la morale.

C’est l’histoire de l’Ipod qui a été lancé en 2001par Apple plutôt que par Sony qui était pourtant 10 fois plus gros qu’Apple à cette époque-là et avait une énorme avance. Cela faisait 22 ans que Sony dominait le marché du baladeur, on se souvient des boites qui tenaient dans la main. Sony était l’inventeur de la musique portable. Et pourtant après le lancement de l’Ipod le 21 octobre 2001, le baladeur n’allait pas passer les fêtes de Noël. Pourtant Sony possédait une avance sur tous les composants de l’Ipod. Sony avait une division qui maitrisait les logiciels de musique, il contrôlait l’accès à la musique, il maitrisait les systèmes de son et savait faire des disques durs performant. Alors pourquoi l’invention n’est pas venue de Sony qui disposait de tous les atouts, alors qu’Apple n’avait rien ?

Steve Job venait juste de revenir aux commandes d’Apple après son éviction, il devait créer un produit rapidement pour voir repartir l’entreprise qui était dans une mauvaise passe. Mais qu’avait donc Sony qui l’a empêché de développer l’Ipod ? Qu’avait donc Apple qui lui a permis de faire ce saut ?

Et bien Apple était aux abois et devait tout tenter, alors que Sony vivait dans le confort et les certitudes, les divisions de Sony étaient divisées et en compétition alors qu’Apple était regroupé autour de son leader retrouvé. Apple avait une vision, un projet et était uni. Et vous êtes-vous unis ? Avez-vous une vision ?

La morale de cette histoire est que collaborer c’est travailler ensemble, partager volontairement et contribuer à une œuvre commune. Avoir un ennemi commun peut être un moyen de se rassembler. Pourtant collaborer ne semble pas naturel comme l’affirme Elders Former US Surgeon General. Pour lui collaborer est :

un acte naturel entre adultes non consentants

La compétition l’emporte, la collaboration n’est pas un geste par défaut. La collaboration peut se développer à l’intérieur de la même organisation entre organisations différentes. Faire progresser la collaboration nécessite de répondre à 5 questions clés :

  1. Sommes-nous capables de collaborer ?
  2. Aurions-nous pu collaborer plus et mieux ?
  3. Nos défis actuels exigent-ils une forte collaboration ?
  4. Quelles contraintes limitent nos capacités de collaborer ?
  5. Comment bâtir une culture de collaboration ?

Pour la première question il s’agit de disposer d’un objectif commun, de construire un minimum de confiance entre les individus et surtout de reconnaître une dépendance mutuelle. Pour répondre à la deuxième question, il faut développer et maintenir la confiance même quand les contributions sont inégales entre les contributeurs. Le principal défi actuel est d’innover. Le problème à résoudre est de réunir quelqu’un qui a le budget, quelqu’un qui a des idées et quelqu’un qui a du temps pour réaliser les idées. L’innovation conduit à aller chercher des gains de productivité en gardant en tête le proverbe suivant « seul on va plus vite, à plusieurs on va plus loin ». Il s’agit aussi de faire contrepoids aux silos et de faire face à la complexité et surtout de toujours mobiliser l’intelligence de tous. Répondre à la question 4 c’est admettre que la collaboration n’est pas la solution la moins couteuse. Les risques sont surs mais les bénéfices ne sont pas garantis. Il y a toujours une forme de compétition qui subsiste.  Les limites peuvent être aussi à l’intérieur de soi-même : j’ai besoin de collaborer, mais j’hésite à solliciter les autres, je peux collaborer mais je ne veux pas le faire, j’ai besoin de collaborer mais je ne sais pas avec qui, je suis impliqué mais j’éprouve des difficultés. Pour répondre à la cinquième question, « Bâtir une culture de collaboration » c’est surtout bâtir une culture forte, c’est ce qu’ont découvert Collins et Porras et qu’ils présentent dans le livre « Bâties pour durer ».

En résumé je rappellerai les 10 points clés de la collaboration :

  1. Avoir un objectif commun
  2. Clarifier la dépendance mutuelle
  3. Disposer d’une vision rassembleuse
  4. Disposer d’un ennemi commun
  5. Responsabiliser les autres à la collaboration
  6. S’entourer d’individus collaboratifs
  7. S’exprimer au « nous » plutôt qu’au « je »
  8. Faire de la collaboration une valeur partagée
  9. Entretenir des liens forts et miser sur des liens faibles
  10. Donner l’exemple

Pour conclure je ne saurai trop vous recommander de lire l’ouvrage « Collaboration  » de Morten Hansen.

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