Les métiers de la formation sont impactés par le numérique, comme de nombreux métiers avant eux. En fait tout métier croisant la route du numérique s'en trouve immédiatement affecté. Traditionnellement les organismes de formation se donnent pour mission de recueillir les besoins de formation, de concevoir des offres et de répondre à la demande. Le métier est dominé par la logistique de la distribution des savoirs dans des espaces cloisonnés délimitant des unités de distribution d'informations.
Des portes permettant d'accéder à ces lieux, parfois une fenêtre permet à un gestionnaire de jeter un œil pour s'assurer que l'espace est occupé et que tout se passe bien. Le gestionnaire, ou huissier de la formation donne à l'intervenant les clés de la salle et la liberté qui va avec.
L'intervenant jouit de cette liberté et interprète à sa guise les orientations pédagogiques qui lui sont données. Mais avec internet, les murs sont traversés. Les ondes portent des informations qu'une porte ne sait arrêter. L'intervenant n'a plus le monopole du savoir.
Aujourd'hui les professionnels de la formation qui se limitent à faire se rencontrer intervenant et groupes de participants derrière une porte close scient la branche sur laquelle ils sont assis. Comme les courriels ont laminé les métiers de facteurs et les ont obligés à réinventer le courrier, les encyclopédies en ligne, MOOC, bases de données diverses concurrencent les savoirs délivrés par les formateurs. Non seulement les portes ne les protègent plus de savoirs incontrôlés, mais en plus ils doivent réinventer le sens de leur présence sous peine de disparaître.
De même, les huissiers de la pédagogie qui se contentent de donner et recueillir des clés de salle sont en danger de disparition, charge à eux de trouver de nouvelles valeurs ajoutées telles que combiner moyens technologiques, approches pédagogiques actives, nouvelles ambitions pédagogiques. Passer de la porte à l"écosystème d'apprentissage est un défi à relever.