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APPRENDRE AUTREMENT

APPRENDRE AUTREMENT

APPRENDRE AUTREMENT est le blog dédié aux approches innovantes de la formation dans les organisations


Ne sous-estimons pas les MOOC, ne les surestimons pas non plus

Publié par CRISTOL DENIS sur 25 Avril 2015, 17:28pm

Catégories : #MOOC, #Internet

Voici les réponses que j'ai donné à l'occasion d'un échange sur les MOOC pour une enquête menée par une grande entreprise

Votre vision sur les potentialités des MOOCs* (*MOOCs, COOCs et SPOCs)

- Selon vous, dans quelles mesures les MOOCs représentent-ils une innovation pour la formation pratiquée par les organisations ? Innovation de rupture/incrémentale, sociale, technique, organisationnelle, pédagogique.

La première chose à dire est que les MOOC sont avant tout une innovation marketing qui permet à des institutions éducatives de faire parler d’elles. La deuxième chose à dire est qu'avec les MOOC il y a des améliorations techniques organisationnelles et sociales des formes d'apprentissage en ligne, et que l’ergonomie quand elle est là est une avancée. La troisième chose à dire c’est que cela peut être un projet mobilisateur par la nouveauté, un effet de tendance.

On peut mettre beaucoup de chose derrière cette expression MOOC. C'est pourquoi, il faut regarder la qualité des interactions permises et la nature des intentions pédagogiques. Le premier MOOC que j'ai suivi était ITYPA. Il a été un des premiers en France, sur une logique connexioniste, il a été intéressant pour développer une culture personnelle d’apprentissage. J'ai suivi un deuxième MOOC sur les TIC. Il était de faible contenu et peu connecté au réel. Un MOOC organisé par le U.Lab (Otto Scharmer du MIT à Stanford) était beaucoup plus intéressant. Il y avait un vrai investissement pédagogique : présentiel, beaucoup de matériaux en ligne, groupe de coaching dans la vraie vie, des vidéos. Par ailleurs ce MOOC s’inscrivait en plus de communauté déjà existantes. Le MOOC ne crée pas de communauté (cf. Travaux de Tonnies sur les communautés et les sociétés). Le MOOC pour qu’il fonctionne doit faire communauté : il doit s'appuyer sur une culture et une intention commune.

Puisqu'on parle de communauté, on distingue des communautés restauratrices centrées sur le vivre ensemble basées sur des motivations intrinsèques et les communautés rétributrices basées sur des communautés qui cherchent à contrôler. On est dans un processus socioconstructiviste dans le premier cas, comportementaliste dans le second cas.

Il faut se souvenir que si la formation peut être un produit, l'apprentissage non. Le risque des MOOC est de se transformer en produit.

- Quelles sont vos principales motivations et réticences à implémenter un tel outil ?

Faire un MOOC de qualité nécessite du temps, de l’implication de la motivation, il faut repérer des intentions et les fédérer. Un MOOC prend du temps et de l’argent à concevoir. Vaut-il toujours la peine d'investir 6 à 8 mois pour concevoir un MOOC de qualité. Il est important de vérifier quel est l’objectif est-ce de faire une communauté ou un programme de formation ?

La stratégie mise en place ou envisagée en termes de MOOCs

Les MOOC peuvent répondre au besoin de professionnels de se retrouver ensemble et de faire communauté à un moment où les transformations territoriales, sociétales, environnementales sont à l’œuvre. Des personnels isolés dispersés partout en France peuvent avoir un intérêt à ce que des MOOC se mettent en place.

- Quelle est selon vous la meilleure stratégie à adopter en fonction des spécificités ? Action formelle et/ou informelle, sélection de MOOCs sur étagère et/ou conception de MOOCs, COOCs, SPOCs.

Il y a une wébisation qui met en face à face les pyramides hiérarchiques et les problème de sécurité et de contrôle d'une part les réseaux en ligne et le monde du libre et son offre de progiciel d'autre part. Aujourd'hui alors que 92% de la population est connectée à internet c'est seulement 86% des cadres, et 26% employés/ouvriers ont accès à des ordinateurs au travail. Les individus ont donc un coup d'avance sur les organisations. Par rapport aux e-formations qui isolaient les apprenants les COOC apportent un plus par les dialogues qu'ils permettent entre les participants. Cependant, pour moi, mieux vaut viser la construction de savoir que la distribution de savoir. Développer une approche multimodale combinant MOOC, formation en groupe, appui du manager est la solution à adopter. Il s'agit de remplacer le mode commande/contrôle par des modes d’apprenance plus ouverts.

- A quels types de publics envisagez-vous ou avez-vous proposé d’accomplir un MOOC ? Pour quels types de contenus et de certifications ?

Les publics qualifiés, les cadres, tous ceux qui ont envie d'apprendre sont concernés. Pour cela il est indispensable de favoriser une culture de l’autoformation.

Ne sous-estimons pas les MOOC, ne les surestimons pas non plus
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