La procrastination c'est ce terme qui résme l'adage "remettre à demain ce que je peux faire le jour même". C'est cette façon de diluer une tâche dans le temps, de ne pas se mettre au travail, d'attendre que les problèmes se résolvent d'eux mêmes, de ne pas finir. Cette façon de laisser mûrir, voire pourrir les situations et le travail. La procrastination était au cœur des stages de "gestion du temps" au cours desquels il s'agissait de distinguer l'urgent de l'important, ce qui avait un impact et ce qui pouvait être remisé à plus tard ou à d'autres (délégation).
Mais voilà, les temps changent, c'est aujourd'hui le temps de la précrastination, cet art d'anticiper et d'expédier le travail sans attendre. Dans ce qui pourrait bien apparaître comme un nouveau trouble de l'organisation, il s'agit de faire au plus vite pour se débarrasser d'une charge mentale qui ne cesse de grandir et se consacrer à d'autres tâches, toujours plus urgentes. Tout se passe comme si l'urgence véhiculée par internet et ses interpellations continues (mail, SMS, pop-up, rappels, spam etc) pénétrait notre évaluation du temps. Un "culte de l'urgence" s'impose à nous qui ne connait plus de frontière entre privé et temps professionnel, entre essentiel et accessoire.
Décidément, la technologie est à la fois un bienfait et un poison. A quoi bon consulter plus de 130 fois un écran par jour (moyenne nationale Française de consultation de son smartphone), pour augmenter son stress et emballer toujours le moteur de nos vies? Et si nous revenions à un peu plus de sagesse car le passé n'existe plus, la futur n'existe pas encore seul le présent est bien réel.