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APPRENDRE AUTREMENT

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APPRENDRE AUTREMENT est le blog dédié aux approches innovantes de la formation dans les organisations


Relations de travail et changement social. Dominique Martin. L’Harmattan. 2014.

Publié par CRISTOL DENIS sur 13 Août 2015, 06:55am

Catégories : #Fiches de lecture, #Changement

Qui n’a pas entendu le thème de la « résistance au changement » ? Il s’agit de l’enquête constituant le fond de ce livre. L’ouvrage, écrit par Dominique Martin professeur de sociologie ayant accès ses travaux tout au long de sa carrière universitaire, sur la démocratie industrielle et la mondialisation, revient sur l’idée que le travail est plus qu’un ensemble agencé d’activités et constitue avant tout des activités sociales. L’auteur reprend les analyses classiques de Taylor sur l’organisation scientifique du travail, de Crozier sur les jeux de pouvoir et de Reynaud sur la régulation sociale. Pour lui ces analyses ne peuvent être lues qu’au regard des modèles de changement social qui leurs sont sous-jacentes. Le livre distingue ainsi :

  • Le changement par les procédures et les structures
  • Le changement par les la transformation des représentations et capacités d’action
  • Le changement par la transformation des modalités d’échange social

La conclusion aboutit au fait que la « résistance au changement » n’est pas ce rejet irrationnel des exécutants, mais qu’elle traduit la difficulté de s’inscrire dans des relations de coopération durable. Pour en arriver à cette conclusion, il revisite le fondement des organisations de travail, les nouveaux systèmes sociotechniques qui se mettent en place dans les années 80, les questions de la motivation au travail et de la participation des salariés, les organisations bureaucratiques et leur processus de prise de décision, l’analyse stratégique des organisations, la dimension culturelle, la construction des identités au travail, les régulations collectives et les phénomènes d’anomie, la question du don et du contre-don dans les organisations, la souffrance au travail, les crises et conflits à l’occasion de modernisation. Si l’ouvrage est une magnifique synthèse des auteurs classiques, il faut en souligner plusieurs limites. Tout d’abord, il concerne plus spécifiquement les grandes organisations bureaucratiques, ensuite il intègre faiblement la mutation des formes de travail en particulier avec les incidences de l’informatique en réseau actuelle, enfin il minore les stratégies individuelles de travailleurs du savoir (de moins en moins exécutants) qui échappent aux grands mouvements collectifs dépeints. La lecture de cet ouvrage sera fort utile pour comprendre de façon globale les apports de la sociologie aux politiques de gestion des ressources humaines.

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