Nombre d'études montrent qu'il n'y a pas de différences significatives en matière de pédagogie selon que l'on utilise ou non le numérique.
La compilation de 355 rapports de recherche montre notamment que les outils et pratiques numériques ne sont pas suffisants pour augmenter les rétentions d'information, développer des meilleures qualités d'analyse et de compréhension, accélérer les apprentissages, ou encore améliorer la motivation des apprenants.
Les éléments saillants s'orientent plutôt vers le besoin de pédagogues qualifiés, utilisant à bon escient des méthodes adaptées à leurs contextes et publics.
Dès lors la problématique de l'évaluation des effets du numérique en formation se pose :
- que souhaite-on évaluer? Les effets sur un individu ou une société ? Les motivations? La réalisation d'économies d'échelles? Les impacts sur les métiers? Les changements de gestes professionnels? Les bouleversements de modes d'interaction de style de communication ou de management? Les évolutions et incidences sur des politiques publiques?
- quel périmètre définir? Un stage? Une formation? Un organisme de formation?
- quelles attentes de résultats? S'agit-il d'attentes institutionnelles, collectives, individuelles?
- quels outils mettre en place? des observations? des mesures individuelles? des questionnaires qualitatifs? des repérages statistiques?
- quel public cibler : les apprenants? Les concepteurs des dispositifs? Les prescripteurs?
- à quelles temporalités reprendre ces questions?
- quel est le rapport entre le coût de l'évaluation et le bénéfice de révéler des phénomènes ?
- quelles transformations des offres le numérique permet-il?
Si la question du numérique pose tant de question c'est qu'elle produit des effets. Les imaginations sont enflammées par un potentiel qui ne se réalise pas toujours. C'est pourquoi il serait souhaitable de capitaliser sur ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins bien. Il est important face à la dissémination actuelle des pratiques numériques d'en vérifier la teneur et la pertinence.