J'écris des livres depuis une dizaine d'année, mais c'est la premières fois que je suis invité à les dédicacer au salon du livre. C'est une expérience enrichissante que de rencontrer des lecteurs. Bien sur, il n'y a pas l'affluence d'un écrivain primé, et les motivations de lire un ouvrage professionnel sont bien différentes que celles d'un roman, mais le contact avec celui qui vous lit est passionnant.
Avec l'un j'apprends son habitude de lecture sur liseuse et sa façon de chercher des mots rares avec le dictionnaire intégré. Le rapport au livre via l'électronique fait de ma pensée un objet sécable, enrichissable et mesurable à l'envie. La liseuse, affirme un lecteur, est un outil qui altère l'attention et la mémorisation.
Il est aussi intéressant de percevoir la grande variété des lecteurs DRH, chercheurs retraités, directeur de laboratoire en sciences humaines, mais aussi formateur, coachs, ou directrice de maison de santé pour autistes. Les motivations de la lecture professionnelle semblent centrées sur la maitrise de problèmes concrets. A chaque fois que j'expliquais comment l'ouvrage aider à surmonter une difficulté, mon éditeur faisait une vente et se frottait les mains.
Les histoires de vie des lecteurs que j'interrogeais et la densité de leur réalité professionnelle est aussi d'un grand apport. Cet échange permet de comprendre comment un lecteur est susceptible de s'approprier un texte écrit dans un environnement différent, celui de l'auteur.
Enfin se retrouver à représenter toute une maison d'édition et pas seulement son travail est intéressant. L'idée de la maison d'édition est aussi de faire cause commune avec un collectif d'auteurs qui sont aussi vos premiers lecteurs.
En résumé, rencontrer ceux qui font l'effort de déchiffrer les idées que vous avez voulu leur faire passer est un apprentissage de l'écoute de l'autre et de leurs besoins.