Quand un homme politique veut remplir une salle de supporters, il lui arrive de payer des figurants. Ici les supporters se supportent mutuellement, c'est cela qui est nouveau. Merci pour cette étincelle. Merci pour cet espoir qui nait. Deux minutes de parole sont disponibles pour chaque citoyen voici la mienne
Tout d'abord j'invite à éviter toute violence, toute invective, car cela est en dehors du dialogue démocratique, cela ne sert pas la construction d'une parole publique, cela discrédite le mouvement aux yeux des observateurs. Il faut apprendre à faire avec tous, y compris avec ceux qui s'opposent aux idées de fraternité, car quoiqu'il se passe nous partageons le même territoire.
Ensuite, une masse sans voix et sans visages, fait peur à ceux qui ont l'habitude de représentants. De loin, seuls les grondements sont perceptibles, et les opposants ont vite fait d'appeler la police pour disperser ceux qu'ils connaissent mal et jugent comme étant "la populace".
Il faut une incarnation, une proximité pour que l'on se reconnaisse :
- pourquoi ne pas tirer au sort des participants pour parler au nom de tous pendant un temps défini, et en changer régulièrement pour éviter des dérives ?
- pourquoi ne pas construire de la sympathie, par des messages de sympathie, postés sur Youtube ou toute chaine vidéo? Chacun pourrait se filmer ou filmer son voisin sur ses motivations, ses envies et poster sa vision. Créer un "cahiers de doléance" constitué d'une multitude de vidéos courtes ou chaque citoyen se sentira interpellé. Ce mur du son sera une force d’interpellation directe de tous vers tous.
- si chacun convainc une ou deux personnes autour de lui, le mouvement double et les idées se propagent, non par des médias impersonnels mais par une personne humaine et chaleureuse qui argumente là où elle est
Les idées basées sur le rejet de l'existant sont insuffisantes, il faut qu'après la critique, des propositions, une utopie émerge qui donne envie d'aller plus loin ensemble
- les commissions sur la santé, le logement, l'éducation qui se réunissent, peuvent et doivent élaborer des textes, les faire circuler sur la toile, les faire enrichir par des tenants des métiers, des spécialistes, des personnes à l'avis contraire. La construction d'idées nouvelles doit être publique
- tous les chercheurs, cadres, blogueurs, auteurs, penseurs, créatifs, artistes, tous ceux dont la voix est un peu écouté et qui se sentent en proximité avec les idées peuvent donner formes aux messages, les traduire, les rendre plus partageable au reste de la population. Il manque une iconographie, des relais d'expression, des slogans
Je ne connais rien en mouvement citoyen, en militantisme, en transformation de la société, la seule chose que je sais c'est qu'il faut composer avec tous les citoyens, n'en rejeter aucun, inclure tous ceux qui ont envie de débattre, faire le chemin avec patience, force et détermination. C'est certainement en faisant évoluer le fond et la forme des débats qu'un changement sera rendu possible.