La bureaucratie souvent définie comme mécanique est une organisation hiérarchisée et structurée du pouvoir, basée sur la coordination par la procédure écrite, ou les systèmes garantissant la bponne exécution des directives. L’image souvent utilisée est celle de la pyramide. Mais, les prises de décisions peuvent aussi être dispersées dans les organisations. En adhocratie (Toffler, 1974), les collaborateurs travaillent dans le cadre de groupes-projets faiblement formalisés. Ils jouissent d'une autonomie importante par rapport aux procédures et aux relations hiérarchiques normalement en vigueur. Ils fonctionnent de façon souple par ajustement mutuel. D’autres approches poussent plus loin l’organisation de décision décentralisée. La sociocratie est une forme plus élaborée d’entente collective régissant les groupes humains. Elle mise sur l’auto-organisation, par cercles inter-reliés de décisions et d’actions, dosant les prises de décision de plusieurs cercles de décisions. Le terme de sociocratie viendrait des travaux du sociologue Auguste Comte (Buck et Endenburg, 2004). S’il existe une performance elle est d’abord portée par la qualité des liens sociaux des acteurs inter-reliés. Chaque cercle de décision fait contrepoids aux autres dans une logique de double lien. L’ouverture aux autres est indispensable pour cette pondération. La maîtrise des situations est atteinte par des concertations régulières et des débats. Les conflits de pouvoir ne sont pas niés mais sont à la source de questionnements approfondis sur des décisions à prendre. La réciprocité est donc de mise dans une approche de la régulation de tous les instants. Par construction, la sociocratie est inclusive des opinions, positions actions de chacun des membres. L’holacratie[1] (Koestler, 1967) est souvent associée à la sociocratie. Il s’agit d’un système d'organisation de la gouvernance, basé sur la mise en œuvre formalisée de l’intelligence collective. Une holarchie est une hiérarchie d'éléments auto-régulés fonctionnant à la fois comme entités autonomes et comme parties d'un tout dont elles sont dépendantes.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Holacratie
Bibliographie
BECKER, GS. (1964), Human Capital, A Theoretical and Empirical Analysis. New York : Columbia University Press for the National Bureau of Economic Research.
BUCK, JA. ENDENBURG, G. (2004), Les forces créatives de l'auto-organisation, 2004.
KOESTLER, A. (1967), The Ghost in the Machine, Penguin Group.
TOFFLER, A. (1974), Le Choc du futur. Paris : Denoël.