Comme directeur général d’HEC Paris Bernard Ramanantsoa donne sa vision du monde pour lui « Au XXIeme siècle le business fait l’histoire ». Cette survalorisation de l’économie provient surement de la place d’où il s’exprime et qui a pour angle mort le monde social dans son ensemble. La méfiance et les jugements de valeurs sur les partenaires sociaux ou les comportements économiques supposés des Français sont une constante. L’ouvrage glorifie les personnalités et trajectoires individuelles celles des « grands dirigeants », des « savants ». Il n’intègre pas les signaux faibles, les logiques collaboratives, les initiatives de petits groupes, ou de cercles sociaux négligés par les grandes écoles. A un moment où de nombreux conflits traversent le monde, il glorifie la vente d’armes de guerre (avions rafales) comme des succès de l’industrie française, dans le même temps il prend en considération les PME qui payent plus d’impôt et de charges que les grands groupes. Un ouvrage d’opinion personnelle, qu’on appréciera si on aime déjà le personnage et qui nous surprendra par sa non-modernité. La vision et les élans pédagogiques du dirigeant d’HEC peinent en effet à convaincre tant le business-model de la business-school tourne le dos massivement (sauf quelques actions publicitaires) à une majorité de concitoyens. Le compagnonnage professé dans la formation des dirigeants tient toujours de la construction de réseau entre happy-few. Nous pouvons douter du slogan d’HEC « apprendre et oser », nous pouvons lui proposer un retournement « oser apprendre », par soi-même de façon critique et lucidement.
Voir la lecture critique d'HEC : http://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/florence-noiville-les-diplomes-dhec-sont-taraudes-par-la-quete-de-sens.html