Cette articulation des trois formes de liberté constitue une ontologie de la liberté pédagogique pour soi avec les autres et dans des communautés. Cette ontologie légitime une forme de pensée dont la finalité est de contribuer au bien commun par un projet d'émancipation individuelle et collective.
Liberté intérieure
Cette forme de liberté se nourrit de la capacité de trouver en soi des raisons puissantes d'agir qui donne un sens à ses engagements. C'est la liberté d'une quête intérieure qui regarde et explore le "qui je suis", le "qui j'ai envie d'être" et le "pourquoi je suis là" pour se connecter au monde. Cette liberté autorise une pensée qui prend des références dans les cadres sociaux qui l'entourent mais sans se laisser ternir par eux. C'est la liberté d'un feu intérieur que rien n'arrête. Elle se soumet librement à une autorité guidé par les valeurs collectives et non par force, obligation ou programmation d'un comportement attendu. Cette liberté guide ses références pédagogiques.
Liberté relationnelle
La liberté relationnelle est la capacité de dire à l'autre en toute franchise sa pensée et ses options pédagogiques. Elle considère l'autre comme un humain avant de l'appréhender comme un rôle ou un statut social. Elle impose le respect mutuel et ne subit pas une pression extérieure non consentie. Cette liberté de s'exprimer d'égal à égal intègre les différences de savoir, de responsabilité, d'âge, de sensibilité mais cherche l'alliance du dialogue mutuellement éclairant. C'est une liberté de dire non face à une orientation qui contrevient à des valeurs d'intérêt général associée à la capacité d'assumer sa décision.
Liberté transitionnelle
La liberté transitionnelle autorise des propositions au monde. C'est la liberté de dire son projet, de le partager et d'engager des volontés libres pour le réaliser. C'est une forme de leadership qui s'exprime vers une vision du futur qu'il est possible de réaliser à plusieurs. Cette liberté de projet est la liberté de voir et s'exprimer une vision, de la coconstruire avec une communauté, de se défaire d'héritages du passé ou d’ordres dénués de sens quand ils compromettent l'avenir.
Ces trois formes de liberté pédagogique sont appelées à s'exprimer à chaque fois qu'une instance sociale cherche à inféoder des pratiques pédagogiques au service d'intérêts particuliers. Elle exclut l'idée de la pédagogie comme une sauce par laquelle enrôler des individus pour mieux comprendre une réforme ou une politique ou pour se conformer à des normes sociales produisant une perte de liens sociaux. Elle s'exerce dans un cadre éthique à la base duquel est l'autosaisissement de soi par volonté de contribuer au collectif et non par obligation. Cette éthique de la liberté pédagogique est un moyen d'edification de relations humaines apaisées plutôt que de rapport de force. Il n'y a rien de plus puissant que des hommes/femmes libres, compétents et déterminés orientés vers le bien commun.
Liberté pédagogique
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