Idéologie
Resurgissement brutal de la mort dans l’esprit des sociétés
Sentiment de vulnérabilité de l’humanité
Reconnaissance de l’interdépendance des peuples
Remise en cause de la mondialisation
Retour de l’État nation (souveraineté nationale)
Montée du besoin de s’assurer contre les « grands risques »
Économie
Récession la plus forte depuis la crise de 1929
Forte montée du chômage, et de la pauvreté
Dettes massives (publiques et privées)
Déstabilisation de secteurs entiers (tourisme, culture, aéronautique, automobile, culture, Hôtel-café-restaurant)
Tentatives de relocalisation des productions
Accélération du « capitalisme numérique »
Évolution du modèle de consommation
Société
Prise de conscience de la vulnérabilité de sociétés
Révélation et creusement des inégalités (économiques, éducatives...)
Montée et exacerbation des ressentiments (y compris antiracisme)
Distanciation et défiance vis-à-vis de l’Autre (contaminant)
Demande de restauration des services publics
Manifestations de solidarités (du local au global)
Chamboulement de la conception espace/temps
Déculturation des jeunes (du fait de la déscolarisation partielle)
Reconsidération de la manière d’apprendre
Des sociétés déstabilisées....
Des questions existentielles. La crise sanitaire a réinstallé la mort dans l’inconscient collectif de l’humanité ; elle en avait été progressivement refoulée depuis la Deuxième guerre
mondiale. L’humanité se perçoit comme vulnérable. L’idée même de progrès est remise en
question. Pour certains, la Covid est une chance pour l’humanité. La pandémie a montré que
l’on pouvait arrêter la machine économique au niveau mondial, que les États pouvaient se
mobiliser en masse pour venir au secours des citoyens et des entreprises, que l’on pouvait
avoir de nouveaux rapports avec la nature, et aussi pour les autres. De ce point de vue, les
peuples se sont sentis très interdépendants.
Des économies sens dessus dessous. Les économies mises à l’arrêt, le chômage monte en
flèche, la pauvreté se répand ... Les États injectent des montagnes de liquidité, en plans de
soutien puis en plans de relance. Mais on peut craindre à terme, plus ou moins rapproché,
des crises de dettes ou de l’inflation incontrôlable. Des secteurs entiers sont balayés :
Politique
État sauveteur (payeur, employeur, assureur...)
Mais contesté pour son autoritarisme ou son inefficacité
Révoltes contre les confinements et mesures contre la pandémie
Affermissement des niveaux sous nationaux
Tensions politiques, polarisation entre autoritaires et « libertaires »
Montée des partis « alternatifs » (écologistes, entre autres.)
Technologie
Développement massif du télétravail, de la télé-éducation
Facilitant la réoccupation des territoires et freinant la sur-urbanisation
Renforcement de la substitution progressive des relations physiques par
des relations virtuelles
Surveillance et traçage des sociétés (pour lutter contre la pandémie)
Numérisation des échanges (réduction de la monnaie papier)
Diffusion des technologies de la transition énergétique et de l’autonomie
Géopolitique
Désordre mondial
Interdépendances des nations
Comportements « délinquants » en Méditerranée, Europe, Asie
Effacement des organisations internationales
Montée hégémonique de la Chine, déclin des États-Unis
Resserrements régionaux (Europe, Moyen Orient)
(Sous) Continents gravement affectés (Amérique latine, Inde)
Afrique épargnée par la crise sanitaire mais pas par la crise économique
Environnement
Prise de conscience des dégâts causés par les zoonoses et leur origine
Prise de conscience de la transition écologique et des conséquences des
pertes de biodiversité
Risque de sacrifier la lutte contre le réchauffement climatique à la relance
de la croissance, en dépit des plans de relance centrés sur la transition
énergétique et écologique