L'éthique de la facilitation : un art de la transformation collective
"Le facilitateur qui s'efface agit tel une vague qui, après avoir atteint son apogée, se retire doucement pour laisser place aux autres. Comme le flux de l'eau qui sculpte subtilement le rivage, il
https://docs.google.com/forms/d/1Jm1wZdVeZo8EMPSnO3AZB0G6K_Tus_gn9EOhBkouIEY/edit
C'est une immense joie de publier ce 26éme ouvrage. C'est une poursuite de la réflexion avec Cécile Joly de l'art de la facilitation qui met l'accent sur l'éthique et les pratiques de facilitation.
Dans un monde où les pratiques collaboratives prennent une place de plus en plus importante. L'ouvrage pose la facilitation comme une pratique éthique essentielle pour guider les groupes vers des processus de coopération harmonieuse et constructive. Mais comment cette éthique s'inscrit-elle dans un cadre théorique plus large?
L'ouvrage, place l'accent sur l'importance de la relation entre les individus, l’interdépendance et la création d'un environnement où chacun peut se révéler dans son potentiel collectif. Dés lors, le rôle du facilitateur n'est pas celui d'un architecte du milieu, mais celui d'un acteur en circulation, en lien constant avec les dynamiques sociales qui traversent le groupe. À ce titre, il se place dans une perspective mésologique, où la facilitation est vue comme un facteur permettant de nourrir et d'enrichir le "milieu" dans lequel les individus évoluent.
L'ouvrage souligne l'importance de la posture éthique du facilitateur. Il ne s'agit pas seulement de rendre possible la coopération, mais d'agir de manière consciente et respectueuse du potentiel de chaque individu, tout en étant attentif aux dynamiques collectives. Ainsi, les facilités d’organisation ne sont pas uniquement techniques, mais profondément éthiques, permettant à la collectivité de se transformer en profondeur.
L'éthique de la facilitation, loin de se limiter à une série de principes pratiques, se nourrit de cette conscience du rôle du facilitateur comme modulateur du groupe, et non comme acteur extérieur qui impose un processus. Cela rejoint un parti pris plus systémique qui voit le facilitateur comme un "actant", faisant circuler les énergies et les échanges sans être le centre du processus.
Enfin, l'ouvrage plaide pour une approche du don et du retour qui irrigue les pratiques collaboratives. Dans le contexte de la facilitation, cette dimension peut être perçue à travers l’idée de donner de l’espace aux voix et aux potentiels des participants, tout en accueillant le retour nécessaire à la construction d’une solution collective. Cela s'oppose à l'idée d'un facilitateur central, et valorise une approche non-directive et participative.