Le manager d’hier était pris entre le marteau et l’enclume, coincé entre les exigences de la direction et les réalités du terrain. Il devait encaisser, arbitrer, protéger. Son corps portait la tension : mâchoire serrée, dos voûté sous le poids des décisions. On attendait qu'il transforme les contraintes en solutions.
Aujourd’hui, il est entre la chaise et l’écran, posture plus statique en apparence, mais tout aussi éprouvante. L’immédiateté numérique l’aspire : flux incessants, injonctions paradoxales, réunionite sans incarnation, perte de sens. Il ne résiste plus à la pression physique, mais à une dissolution de soi dans la fragmentation des sollicitations. Son état intérieur oscille entre hyper-connexion et solitude cognitive.
Ce glissement traduit un passage du conflit tangible à l’éparpillement invisible. Le manager ne lutte plus contre des forces opposées, mais contre une dilution de son rôle et de son être. L’urgence n’est plus de tenir bon, mais de se retrouver, de réapprendre à habiter son corps, à poser des limites, à cultiver sa présence dans un monde où tout l’appelle ailleurs. La facilitation car elle est un art énergétique relationnel apporte des éléments de réponse.
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