André Giordan fait parti de cette famille de biologistes qui cherche à comprendre comment l'on apprend. C'est à croire que le vivant et l'apprenance seraient inextricablement enlacés.
Que nous dit Giordan? Il nous dit que l'éducation passe à côté de l'essentiel la motivation et l'envie des éléves. Il nous démontre comment nous détruisons méthodiquement nos jeunes par des propositions éducatives qui ne les intéressent pas, mais alors pas du tout (NB : 140 000 laissés pour compte chaque année en France).
Il montre comment la façon d'apprendre reste marqué par des idées antiques et décalées, comment la façon superficielle d'imaginer le cerveau comme un vase à remplir
est plus que jamais d'actualité, comment les dimensions sociales et culturelles sont négligées. Il explique pourquoi ce sont les questions et non les affirmations qui nous stimulent.
Giordan nous montre que l'on apprend au travers de ce que l'on est et pas à travers un programme qui ne produit aucun écho, ne déclenche que rarement de la
curiosité, de la motivation. Le désir d'apprendre est intime. Il s'agit pour les maitres d'apprendre à le capter pour aider à ce qu'un sens s'élabore dans la conscience de chaque apprenant.Cela
va passer par des déconstructions des abandons de fausses connaissances et l'élaboration de nouvelles étayées par l'expérience et l'éprouvé. Mais il ne suffit pas d'agir, il convient de réfléchir
sur son action ses conséquences, les suites à y donner, les modèles à construire.
Les écoles peinent à répondre aux individualités et aux styles d'apprentissages. De plus elles limitent les interactions à un huis clos contrôlé au moment même où il s'agirait de s'ouvrir. Cela va nécessiter de transformer le métier d'enseignant.
L'auteur conclut sur l'idée de sociéré apprenante. L'ouvrage bien que datant de 1998 est d'une brûlante actualité. Nous avons envie de crier oh ! oh ! les parents,
les citoyens, les éducateurs, les associations de parents, les fonctionnaires et ministres que faites vous? Réveillez vous !