Cet article vise à décrire et comparer plusieurs choix pédagogiques pour organiser des formations en groupe. Les formats proposés ont une incidence sur l’engagement des participants en formation, le niveau d’énergie d’un groupe, l’inclusion et le sentiment d’appartenance.
Le format le plus usuel reste le groupe de 8 à 12 participants confiés au soin d’un formateur. Le petit cocon créé facilite une forme de confort relationnel. Le dialogue s’en trouve facilité. La petite taille autorise chacun à connaître tous les autres, mais aussi à bénéficier de durées plus grandes d’entraînement ou de jeu de rôle. Le risque à force d’user du format est de créer de la routine et de se répéter. La dynamique et l’intérêt du groupe restreint risquent alors de s’affadir.
L’approche par groupe de 50 à 60 favorise la création de ruptures pédagogiques par le passage de séance plénière en ateliers thématisés. La taille du groupe permet une maîtrise organisationnelle et logistique et une coordination pédagogique facilitée. La configuration autorise l’intégration en souplesse de nouveaux intervenants, ou de nouveaux participants. Au sein de tels groupes, le milieu d’apprentissage est riche de suffisamment d’interactions pour être un milieu nourricier et formateur. La possibilité de donner et recevoir des bonnes pratiques, des signaux de reconnaissances, des conseils est démultipliée.
La convention ou groupe de 100 et plus peut poser des problèmes de logistique et de coordination entre pédagogue, mais la puissance émotionnelle d’un grand groupe est un effet remarquable. Le très grand groupe autorise aussi des économies d’échelle. Il permet grâce à des moyens financiers mutualisés de recruter des conférenciers prestigieux.
L’approche des groupes flexibles est liée aux parcours modularisés et à la carte. Les programmes sont déployés au juste nécessaire. Mais il y a moins de possibilité de team-building et de sentiment d’appartenance. Des problèmes d’hétérogénéité peuvent se poser. Certains thèmes moins séduisants et pourtant indispensables peuvent même être délaissés.
Les groupes en ligne sont plus lâches. Ils ressemblent à des communautés d’intérêts. Ils doivent être soutenus par la forte présence d’un animateur pour s’approprier les règles de communication sans indices para-verbaux, pour repérer les outils d’aide à la décision les mieux adaptés à l’éloignement et au rythme synchrone ou asynchrone des interactions.
Les groupes projets ou les équipes naturelles de travail sont intégrés dans un environnement réel. Ils nécessitent un appui à la prise de distance pour faire du travail une expérience apprenante. Ils requièrent un soin organisationnel et un accompagnement méthodologique pour que l’erreur, l’aléa de production soit considéré non comme une perturbation mais comme un apprentissage. Il nécessite le soutien d’un sponsor qui va faciliter l’attribution de moyens temporels. Les managers et chefs de projets sont amenés à intégrer une dimension pédagogique à leurs rôles habituels de commandement et de coordination.