La carte donne une vision spatiale de l'apprendre. La carte est une façon de se représenter le monde, de le saisir, de s'y projeter à distance sans le sentir vraiment vraiment la densité, l'humidité ou encore la chaleur. Nos sens ne s'imprégnent pas des indications topographiques. La carte est la bonne image pour représenter les programmes de formation fait à distance du monde. Mais pour nous être agacés au volant de notre voiture nous savons qu'il y a un écart entre la carte et le territoire. La prise de repère n'est pas si évidente. Notre attention est parfois trompée. Nos sens ne sont pas toujours en éveil. Ou bien le paysage nous absorbe. On sait bien pourtant que la carte n'est pas le territoire. Le cours, le power point, le discours dans une salle ne donnent à voir qu'une image du réel.
Sortons des salles, arpentons le monde, éprouvons le territoire, laissons nos sens nous redonner le gout d'observer. Ballades urbaines, voyages apprenants, benchmarking déplacent nos pieds et nos cerveaux suivent. Et ce faisant, la distance au monde se met à varier, des angles de vues nouveaux se dessinent et s'enrichissent de nouvelles perspectives.
Mais il n'est pas si aisé de se déplacer, c'est pourquoi l'invention des micromondes pédagogiques est un bon
moyen de se former.
Micromondes est un terme crée dans les années 80 par Seymourt Paper pédagogue et informaticien. Les micromondes sont bien plus que des cas, ou des mises
en situations, ou des jeux de rôles. Il s'agit d'outils de transformation des organisations. Je les ai connus via l'ouvrage la 5éme discipline (un classique des organisations apprenantes
voir 403 à 423) d'un chercheur du MIT Peter Senge, également créateur et inspirateur de SOL, une des rares associations dans le monde qui développe les organisations apprenantes.
Par un rapprochement du réel les micromondes permettent de repérer les actions possibles des acteurs sur plusieurs paramètres d'une organisation :
- accélérer ou ralentir le temps
- compression de l'espace
- isolation des variables à observer
- expérimentation de comportements
- le temps de la réflexion
- les actions fondées sur des théories
- la mémoire des organisations
En jouant sur ces paramètres les intervenants font découvrir à une équipe la complexité d' une organisation mise en dynamique. Ils développent le sens de l'action se mobilisent apprennent
ensemble.
En mobilisant tous les acteurs ils créent des liens et développent du sens.