L'ouvrage de De Waal cherche à contredire la vision exclusive de la lutte du plus fort qui sévirait, selon certains, dans la nature. Il montre que l'on a abusé
des travaux de Darwin pour imaginer une forme de Darwinisme social qui n'a pas de sens et provoque actuellement des destructions considérables. Au travers d'exemples nombreux, variés et vérifiés
il déploie l'idée que si la lutte pour la survie existe bien dans le règne animal, avec de l'agressivité, des territorialités, des hiérarchies sociales complexes comme par exemple chez les grands
singes, il existe également de la solidarité, de la coopération, de l'altruisme et de la collaboration. Ces qualités étant présentes au sein d'une même famille, au sein d'un même groupe, mais
également dans certaines situations entre des espèces différentes.
Si Darwin a développé ses théories à partir de la découverte d'un monde tropical prolifique, De Waal montre aussi que d'autres chercheurs comme Kropotkine ont su observer dans des environnements froids et très hostiles à la vie, des comportements d'entraide. Compétition et solidarité ne sauraient donc être stérilement mis face à face mais devraient plutôt s'articuler pour expliquer et organiser les sociétés.
Derrière cette étude sur l'empathie, c'est toute la critique d'un système politico-économique qui est réalisée entre le libéralisme forcené des états-unis et le modèle de l'état protecteur Européen.
Alors que la nature est souvent mise en avant pour expliquer les travers de l'homme, De Waal nous rappelle que si l'homme est un loup pour l'homme, il l'est dans tous les sens du terme, car les observations sur cette espèce révélent aussi de l'intérêt pour l'autre.
Quelques vidéos pour se convaincre de ces propos :
ours polaire jouant avec chien de traineau
corbeau adoptant un chaton
Pit Bull prenant soin d'un écureuil