L'humanité du savoir doit prévaloir sur son économie. A force de réduire le savoir à un marché, un système légal, ou d'échange de prestation ( temps d'un formateur/enseignant versus mise à disposition d'un contenu), voire même créer des marques à son endroit, la variable économique finit par occuper tout l'espace. A tel point que l'expression "économie du savoir s'impose". Mais, l'idée d'une "humanité du savoir" est bonne à prendre. Celui qui a inventé cette expression a bien raison de rapprocher humanité et savoir. Il nous rapelle fondalement que le savoir est une caratèristique humaine. Des savoirs portés par des hommes pour et avec d'autres hommes. Hommes et savoirs sont consubstanciels l'un à l'autre, se nourrissent mutuellement et se grandissent. L'économie du savoir est est une mesure, un essai de rapport au monde. Mais ce rapport n'épuise pas tous les rapports aux savoirs et laisse de la place à l'humanité des savoirs. L'humanité des savoirs se départit de la mesure et investit le champ de l'altérité, du don et valorise l'expérience singulière encorageant l'exploration de soi, des autres, et du vaste monde. L'humanité du savoir valorise la tradition, les temps longs tout autant que la gratuité. Par exemple, le formateur donne plus qu'un contenu. Il donne à voir de sa personne, de ses croyances, de son propre rapport au monde. L'individu qui apprend donne plus que son attention. Il construit sa vision et sa façon d'etre au monde. La possibilité d'échanges critiques sur le savoir l'exonère d'etre seulement un produit à consommer pour etre un objet à partager.