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APPRENDRE AUTREMENT

APPRENDRE AUTREMENT

APPRENDRE AUTREMENT est le blog dédié aux approches innovantes de la formation dans les organisations


La formation professionnelle se crispe sur la question de la régulation

Publié par CRISTOL DENIS sur 31 Octobre 2012, 08:46am

Catégories : #Apprendre

 

 

Le registre de la formation, s’est formalisé au fur et à mesure des années, des débats et des lois qui se sont surajoutées les unes aux autres. Il est possible de relever plus de 30 lois si l’on choisit de se référer à un point de repère qui serait la loi de 1971. La formation renvoie à des enjeux syndicaux, politiques voire  un discours sur la société actuellement « la formation tout au long de la vie » (Savoirs 2004, Brucy et al, 2007). La formation est souvent associée aux techniques, aux outils, aux budgets. Se rattachent à ce registre des métiers (responsable de formation, ingénieur de formation, assistante de formation etc.), une doctrine juridique, du contentieux, du contrôle et des agréments d’états (agrément préalable des organismes de formation). Le « plan de formation » reste un incontournable légal à un moment où il est si difficile de prévoir et où l’idée de planification généralisée a été abandonnée. L’idée de plan de formation pluriannuel est peut être une perspective valable au moment où la qualification de grandes masses pouvait être organisée. L’exercice de la rédaction d’un plan devient une gageure lorsque les organisations sont bousculées par un déferlement d’événements : changement de législation, mise en place de système d’organisation, déploiement de nouveaux services, informatisation, contraintes environnementales etc. Le trait le plus caractéristique de ce registre réside dans les règles de gestion qui prétendant définir ce qui est de l’ordre de la formation et ce qui n’en est pas tendent à éloigner la formation de l’acte d’apprendre. Il s’agit des règles d’imputabilité. A la longue on s’aperçoit que ce sont les contingences administratives et la facilité ou non de contrôler les pratiques qui dictent l’imputabilité d’une dépense à l’obligation légale de formation. D’autres critères comme la qualité d’une pratique sur les acquis d’apprentissages, ou bien la délivrance de la formation au juste moment, ou encore la diffusion de connaissances au plus grand nombre sont secondaires car difficiles à appréhender.

Ainsi, en France, aujourd’hui on déclare imputable à l’effort national de formation des formes consacrées le plus souvent le stage en présentiel et on rejette ou on limite drastiquement tout ce qui est difficilement mesurable.  La feuille de présence signée qui plus est par demi-journée tient lieu de « bon à payer ». C’est encore une fois se tromper que d’imaginer que la présence en salle vaille apprentissage. Un professeur peut ressasser, un élève peut somnoler sans que la rencontre soit productrice de sens et de savoir. A l’inverse, il peut y a voir un sentiment de présence à distance lorsque s’organise un sentiment d’appartenance sociale, un soutien et une autodirection de l’apprentissage (Jezegou 2012). Pour caricaturer on choisit un anémomètre et on jauge le monde à partir de la seule force du vent. Il est un dicton gestionnaire affirmant que « l’on ne gère que ce que l’on sait mesurer ».

En souhaitant gérer la formation professionnelle, en contrôler les énormes masses financières et éviter qu’elles ne s’évaporent (prés de 30 milliards d’euros en France) on élimine et on rend difficile l’apparition de toutes nouvelles formes qui n’entreraient pas dans le schéma d’imputation. Le gaz doit rentrer dans le tuyau. C’est toute la difficulté des approches de e-learning, de coaching, ou toute forme d’individualisation ou d’expérimentation en milieu de travail contre lesquelles on dresse des règles de suivi dissuasives. C’est aussi le cas d’approches telles que le développement personnel qui par sa subjectivité ne peut être objectivement mesurée. A ces pratiques incontrôlable car visant des « postures », des «comportements socio-relationnels »,  on a tôt fait d’opposer le risque sectaire, ou celui de la subjectivité et de l’arbitraire.  En 20 ans d’exercice et de direction d’équipes de formateurs, je n’ai jamais été confronté directement au problème sectaire. Si le risque existe bel et bien, il pourrait souvent être mis en avant pour masquer des croyances sur ce qui possède des vertus formatives et ce qui n’en a pas dans une logique de contrôle. Cette volonté de contrôle est un  a priori typique de la tradition administrative française. Si le risque sectaire était si fort, alors il serait urgent de réguler les sociétés de formation étrangères qui sévissent sur internet sans rendre de comptes à quiconque. Si l’argent public comptait, alors il serait temps de lire attentivement les rapports, par exemple, de la cours des comptes sur les critiques adressées à l’organisation de la  formation professionnelle continue en France et d eles prendre au sérieux.

Les ouvrages de management public par exemple ceux de Rochet (2010), ou Trosa (2012) évoquent l’action de l’état avec les termes de « réforme », de « politique publique », de « modernisation »,  de « changement », de « stratégie » et semblent délaisser l’idée de plan dont le XIème et dernier, remonte à la période 1992-2006. Le commissariat général au plan a été remplacé en 2006 par le centre d’analyse stratégique.

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P
Le droit à la formation professionnelle des artistes auteurs a été reconnu par la loi de finances rectificative pour 2011. Vous en avez été informé au printemps dernier par l’Agessa et la Maison<br /> des artistes, préalablement à votre contribution annuelle.
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C
<br /> <br /> merci<br /> <br /> <br /> <br />

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