La géographie du savoir en 4 idées (source Le monde diplomatique - année de référence 2005)
Si le savoir est un actif immatériel préalable de la capacité des pays d'innover et de créer de la richesse. Il est intéressant de repérer comment il se répartit dans le monde. 4 critères sont mobilisables
- la recherche
- les étudiants dans l'enseignement supérieur
- le nombre de chercheurs
- les publications scientifiques (voir également le social sciences citation index)
Si l'on prend en compte ces 4 critères, l'Europe était un continent en 2005 particulièrement bien positionné avec 27% de la part mondiale en dépense de recherche, 28 millions d'étudiants dans le supérieur (environ 60% d'une classe d'âge), 25% des chercheurs présents dans le monde et 40% des publications scientifiques.
Mais plusieurs phénomènes viennent changer la donne depuis 2005 :
- la croissance à deux chiffres des nouvelles puissances transforment cette répartition. Le nombre d'étudiants asisatiques ne cesse d'augmenter(100 000 MBA en Inde chaque année, plus de 500 000 ingénieurs chinois).
- le développement des échanges sur internet bouscule les frontières et remet en question le contrôle des savoirs par les pairs en l'exposant plus largement (diffusion de plus en plus forte de "working ou white paper" ou de recherche en cours)
- les migrations concernant les étudiants (surtout asisatique et les chercheurs surtout occidentaux) s'accèlérent
- l'utilisation croissante d'autres langues que l'anglais sur internet (en particulier le chinois cf. Deverge 2000)
- les investissements massifs d'états tirant une rente du gaz ou du pétrole dans l'éducation (ex : création d'un hubbéducatif au Qatar rassemblant sur un même campus les plus prestigieuses universités et business schools)
- l'effort de cartographie et de mesure du savoir qui permet de repérer visuellement quels centres de recherche est en contact avec un autre
Conclusion
Le mouvement des hommes et des idées se poursuit et s'accentue. Il est à prévoir des innovations sans commune mesure avec ce que nous avons connu jusqu'à présent, tellement le volume et l'interconnexion des neurones auquel nous assistons est immense. Nous nous rapprochons de l'idée d'un cerveau planétaire qui apprend à se connecter et à partager de nouvelles informations, hypothèses, idées, connaissances.