Le groupe en formation
est un héritage que l'on peut probablement dater de la deuxième guerre mondiale sous sa forme contemporaine (réunion autour d'un programme, d'objectifs, dans un lieu spécialisé,
sous la conduite d'un animateur). Cette forme de "face à face" pédagogique se serait implantée en amérique du Nord et aurait pris ses lettres de noblesse à partir
des travaux de Kurt Lewin et plus généralement du courant des relations humaines cherchant notamment à montrer la force des modalités démocratiques d'animation de groupe. En France, la loi de 71 aura accéléré le mouvement pour répondre à des aspirations d'éducation permanente et de promotion supérieure par le travail. Comme si les situations de
travail n'apprenaient rien, "on part en formation". En fait, on part en stage rejoindre un groupe dans un lieu de savoirs. Cette distanciation du travail est un moyen d'aborder son vécu
autrement que par le ressenti immédiat et de le confronter avec d'autres en provenance d'autres services ou organisations. Mais cette "stagification" souvent associée à des messages descendants
est aujourd'hui décriée car elle est le plus souvent le fruit de routines et de rites qui passivent les apprenants. Il n'en demeure pas moins que le petit groupe en formation reste un
espace d'apprentissage à la condition de le reconquérir et de réinventer.