Au-delà des items relevés dans de nombreux récits de formation (rôle du manager N+1, appui d’un coach, rôle des feed-backs multiples de pairs, parallèle avec le rôle d’éducateur …), le récit de cette directrice marketing dans une entreprise de cosmétique est marqué par le thème de la maîtrise et de la gestion des crises. Les moments limites sont vécus comme autant d’occasion d’apprentissage. C’est une véritable théorie de l’action que se crée peu à peu la récitante : « dans la science humaine je pense qu’il y a la science et l’humain. L’humain on peut le percevoir on peut le sentir et parfois on peut aussi être dans des écueils où on ne voie que par une seule vision ». Trois crises sont passées avec succès et leurs répercussions émotionnelles sont intégrées dans un référentiel d’expériences éprouvées. Ces crises, en même temps qu’elles secouent la narratrice dans ses certitudes première acquises dans le giron familial, dans le cercle amical ou en école de commerce), renforcent le champ des possibles humains pouvant survenir. Le rôle de la formation continue est salué comme un moment salutaire de prise de recul sur les difficultés traversées et d’échange avec d’autres que soi qui éprouve aussi les mêmes expériences. Les trois crises, se posent comme les trois épreuves initiatiques d’un conte la première concerne la relation à soi, la seconde la relation à l’autre et la troisième la relation au collectif. Chaque crise est une occasion d’apprentissage majeure sur soi, sur l’autre sur le groupe qui renforce in fine la posture managériale de la narratrice. La première crise concerne le positionnement face à sa hiérarchie : « C’était un moment ou j’avais du mal à me positionner par rapport à ma hiérarchie parce que clairement, même si j’étais directement en lien avec mon n+1, mon N+2 était aussi très présent donc j’avais du mal à savoir comment organiser tout ça /// et donc ils ont bien senti que ce n’était pas forcément facile pour moi ». La deuxième porte sur la gestion d’un schizophrène : « J’ai eu d’autres expériences comme quelqu’un qui était schizophrénique dans mon équipe, vraiment ! donc un cas médical. Donc là vous rentrez dans quelque chose qui est très très dur. Qui est de l’ordre du management parce que c’est une personne de votre équipe, mais qui va au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer, comment appréhender la chose ? Comment maîtriser ça ? Et comment aussi protéger les autres personnes de l’équipe ? ». Enfin la troisième cumule une transition professionnelle et la gestion d’un plan social : « J’avais un nouveau métier je passais d’une équipe de 4 personnes à une équipe de 20 personnes et heu cette équipe de 20 personnes je devais la réorganiser pour 10. Donc je savais que 6 mois après il fallait réorganiser pour n’avoir plus que 10 personnes et dernier élément mon budget marketing était divisé par deux. Donc tout était compliqué. Ça a été compliqué ça a été un moment de vie compliqué. » Si chaque crise a des répercussions professionnelles et contribue à une meilleure maîtrise de son environnement humain de travail, des liens entre les sphères personnelles et professionnelles sont établis : « je vous ai dis la façon dont j’entrevoie le management, que pour moi c’est quelque chose qui fait partie intégrante de mon travail mais aussi de ma personnalité ».