Ce parcours illustre la fabrication d’un manager à l’international. Le récit qui nous est donné à entendre s’attarde surtout sur une première expérience professionnelle et de vie forte de plus de 26 ans au sein d’une entreprise spécialisée dans le tourisme, l’hôtellerie et les voyages. Dans ce parcours le manager se fabrique par plusieurs ressorts
Une ouverture et un réseau « je changeai de village tous les 6 mois, c’était à chaque fois un apprentissage relationnel » « j’ai emmené avec moi en Europe ou ailleurs des chefs de villages africains [chef de village vacances] pour eux ça a été une découverte » « je suis resté fidèle aux chefs de village avec qui j’ai travaillé … de par mon métier je suis accueillis partout »
Dans une vie faite d’éloignement et de distance, le leader est une figure d’attachement. Il apparaît comme le gourou d’une troupe soudée par un vécu en commun le passage par dés épreuves marquantes « on avait un leader tout le monde avait envie de lui ressembler » « lors de son départ on a fait une fiesta à Agadir, c’était une grosse fiesta, j’avais tout préparé. On m’a appelé alors l’organisateur de la secte ». Les paroles du leader charismatique résonne comme une ligne de conduite « Etre au service de tous sans être au service de personne et prendre du plaisir à faire plaisir »
L’attachement à la marque et à son mode de vie, à son idéologie (« ceux qui avaient l’entreprise étaient de gauche ») et à son mythe tiennent lieu d’identité. A partir du moment ou entreprise et vie personnelle se confondent « on ne faisait pas la différence entre le professionnel et le personnel. Quand on signait c’était 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an ». Dans la mesure ou l’investissement du désir se fait total le choix de la marque dans laquelle se projeter est cruciale. C’est un choix de vie. « Pendant cette période je passais 10 jours par mois dans les avions » « je n’avais pas de famille, ou d’amis ». L’accord est complet entre le manager est l’entreprise. Les choix ultérieurs de carrière sont marqués par l’idéologie des fondateurs pour l’entreprise actuelle « la culture de l’entreprise est marquée par son père fondateur était trotskiste »
La mobilité extrême les liens qui se créent et se défont tous les 6 mois pousse à une capitalisation sur soi, ici sur les registres sociaux et sportifs. « Je me suis marié à 44 ans, d’ailleurs ça n’a pas été un succès », « je ne suis pas propriétaire, je suis plus libre » « mon sport c’était le triathlon 3 km de nage, 80 km de vélo, 40 km de course … à la fin du triathlon, on détourne les caméras, car les athlètes se vident complètement, ils ne retiennent plus rien …. Quand on court on se fait des films, on se dit je suis un champion, on anticipe aussi la douleur on sait qu’on va avoir mal ». Les expériences du voyage conduisent à investir sur ce qui est le plus mobile, et que l’on porte en soi. La connaissance et la culture font parti des bagages. « Aujourd’hui j’ai 60 ans je suis sollicité par des universités pour enseigner le management, j’ai trois expériences en entreprises de service à faire valoir »