Ce récit montre le rôle des déplacements dans la fabrication d’un manager, en particulier dans les dimensions de son tempérament, de son goût pour relever des challenges à partir de son expérience.
Le premier déplacement établit un parallèle entre le sport et l’entreprise.
Le sport est mis en valeur dans les premiers apprentissages de valeurs managériales. Toutes les facettes sont repérées : la rencontre d’un entraîneur sportif national de haut niveau, « l’entraîneur national de saut à la perche que j’ai beaucoup fréquenté. Quelqu’un qui a un très grand charisme, et un côté dynamique humaine » « pour vaincre un moral de vainqueur », l’organisation d’événements, la représentation internationale de l’association. « C’est par le sport en étant à côté d’entraîneurs sportifs que j’ai eu cette approche de donner envie de motiver des hommes ». Par les rencontres sportives, le glissement des études au monde professionnel se déroule dans un prolongement sans à coup.
Le deuxième déplacement est la découverte interculturelle. Celle-ci est recherchée au travers de la carrière ou dans les aspects extra-professionnels. C’est ici un mode d’apprentissage sur les autres : « quand on dirige des allemands ou quand on dirige des espagnols on ne les dirige pas de la même façon. Parce qu’il y a une sensibilité, il y a un formatage culturel qui est là. Il faut en jouer avec chacun. Il faut le gérer avec tous ». Mais la culture managériale est également acquise dans une entreprise de culture anglo-saxonne. « Une troisième grosse expérience : une entreprise américaine avec une gestion des équipes à l’Américaine : c’est les chiffres le marketing personnel, c'est-à-dire les réussites de ce que l’on dit, de ce que l’on fait soi-même». Pour la narratrice, les différences culturelles développent des qualités d’écoute et d’attention aux autres. « L’aspect international m’a fait plus écouter. Comprenant que la culture, la différence de culture, que chaque individu était réellement différent peut être. Dans ma faculté d’écoute là oui j’ai compris qu’il fallait faire très attention ».
In fine le troisième déplacement repérable se produit au sein de la filière professionnelle. Le narrateur montrant en quoi son passage de la partie négoce à la partie fabrication et la rencontre de différentes cultures professionnelles ont élargi son jugement sur les hommes et les organisations. Ainsi dit elle « j’ai eu la chance d’avoir des entreprises complètement différentes. Les premières c’était donc le négoce et la distribution. Elles m’ont appris à écouter les anciens. » « On apprend par l’expérience des autres et par l’échange avec les autres et on apprend aussi à comprendre que on ne peut pas aller aussi vite qu’on le voudrait ».
La conclusion nous livre le vécu et l’expérience comme des clés de l’éducation « en formation initiale je pense qu’on a pas assez de personnes du monde de l’entreprise. Il n’y a rien de tel que l’expérience et le vécu qui donne envie aux autres de le vivre »