Ce narrateur présente un parcours d’apprentissage et se brosse un portrait d’un manager animateur entier. La proximité auprès des équipes, le bon sens et le pragmatisme priment et constituent une ligne de conduite
Ce pragmatisme se forge tout au long de la carrière professionnelle. « Des études arrêtées en 3éme … ensuite une école hôtelière ou là on apprend énormément parce que c’est une école assez dure. Sortie major de ma promo en restauration et ensuite 6 ans de restauration pure ». C’est à partir d’environnement de travail concret que les apprentissages se concrétisent. A l’issue de la restauration une bifurcation professionnelle expose à l’environnement de la distribution et du bricolage « Leroi Merlin, très bonne école, très riche en expérience point de vue gestion, mais d’un point de vue managérial c’est pas l’extase ». Dans un troisième temps c’est le challenge de lancer une nouvelle société qui constitue un moteur non seulement pour le narrateur mais pour son équipe « il fallait aussi montrer qu’on était là pour faire avancer la nouvelle société qui était en train de se créer ». Chaque environnement découvert est vécu comme une « école ». Aux matières de ces écoles se substituent des modes de fonctionnement, des métiers des collaborateurs aux « personnalités complètement différentes ». Face à l’inconnu les bases scolaires font défaut et sont remplacées par un tempérament audacieux «j’avais de gros trous dans la raquette c’est clair, je me suis dit vas y fonce et on verra ce qu’on aura ». Et par de la proximité « je suis dans mon bureau le matin la porte ouverte », « quand il faut dépoter la palette et bien si à un moment donné on a 50 palettes et bien je vais mettre la main à la pâte ». Les méthodes sont manquantes mais une grande proximité auprès des équipes, une forte empathie constituent un atout pour atteindre des objectifs. L’apprentissage managérial est implicite et les succès avant d’être économique apparaissent humains « quand un collaborateur vous dit en 5 mois j’ai plus appris qu’en 5 ans d’études vous vous dites c’est gagné », ou « quand on fait un pot et quand sur 60 collaborateurs, 55 sont la c’est aussi un signe de reconnaissance. Il n’y a pas d’obligations hors de ses heures de boulot pour boire un coup et pour entendre encore le directeur qui va leur dire des trucs des chiffres »
Même si le management appris sur le terrain est valorisé dans le récit, des manques semblent subsister, « Management appris sur le terrain, ou management appris à l’école ou dans des formations … moi je pense que j’ai des manques », ces manques semblent aussi constituer un moteur pour apprendre à s’adapter à de nouvelles situations. Dans ce récit la conquête de la légitimité est avant tout revendiquée comme une légitimité humaine et relationnelle. « Tout ce que j’ai moi je le donnai qu’on me le demande ou qu’on ne me le demande pas ».