Le leadership et la question religieuse

La façon dont sont dirigées  les entreprises et les organisations laisse à penser que le règne de la raison est le seul à l'oeuvre. Certains cultivent des valeurs personnelles d'autres s'attachent à celles de la républiques d'autres encore poursuivent une philosophie. Mais, le plus souvent les dirigeants utilisent des référents d'action implicites qu'ils questionnent peu. Généralement les techniques de gestion tiennent lieu de boussole. Ces techniques impersonnelles à base de calculs et de mesure suffiraient à gouverner. Des philosophes affirment même que la seule orientation vers le profit serait un garant de bonne gouvernance. Les égoïsmes de chacun  contribuant au bien être collectif. D'autres se gaussent de la morale et l'excluent du champ des affaires. Depuis les travaux de Weber sur le lien entre religion et avénement du capitalisme on peut s'interroger sur la neutralisation de toute pensée religieuse, ou au contraire son exacerbation. La déritualisation produirait de la déliance et la croyance aveugle de la barbarie.

Pour examiner sa façon d'agir et de décider, il devient urgent de critiquer la seule raison ou la seule foi aveugle et de se reposer des questions sur ce qui vaut vraiment la peine. Le risque de poursuivre selon les usages gestionnaires actuellement établis étant la poursuite d'une course en avant ou le sens de l'action se perd, ou chacun finit par devenir irresponsable. "Ce n'est pas moi qui licencie c'est l'actionnaire". "Cette décision inique ?" "Je ne fais qu'appliquer la raison d'état." "J'aimerai m'occuper de développement durable mais je subis trop d'injonctions paradoxales" "Je parre au plus pressé". La litanie de l'irresponsabilité se poursuit les chacun pour soi se développent.

Certains chercheurs explorent les textes religieux et trouvent des éléments de réponse en étudiant les encycliques pontificales. Mais, nous avons certainement intérêt à reprendre à notre compte, si ce n'est les doctrines religieuses, tout du moins les questions que les grandes religions nous posent, sur le sens de la vie et de la mort, la place de l'homme et de la famille, l'altérité et le pardon. Le cheminement dans ces questions devrait faire l'objet d'un travail d'élaboration personnel des dirigeants ou des étudiants qui aspirent à le devenir.