Bernard est philosophe. Il enseigne l'art de la
pédagogie ou du moins la révéle. Comment faire pour que chacun d'entre nous se saisisse d'une notion aussi abstraite que celle de "rapports aux savoirs?
Jacky Beillerot un pionnier des sciences de l'éducation avait rassemblé ces mots. Il en est sorti un programme de recherche, une investigation dans les différentes disciplines avec lesquelles le savoir à maille à partir. Autant dire toutes. Dès lors, rien d'étonnant à ce qu'une définition stabilisée soit si difficile à établir.
Lorsque l'on croise le rapport au savoir avec la psychanalyse, voilà le désir qui surgit, avec la religion, le livre et les traditions ressortent. Quand on la met en lien avec la psychologie, c'est tout le psychisme humain qui est dénudé : cognition, conation et volition. Avec la philosophie le rapport au savoir s'enrichit du rapport à soi et à l'autre.
Le rapport au savoir mis en contact avec la sociologie et voilàe des hiérarchies dénoncées, des jugements exprimés. Confrontés aux diverses disciplines, le rapport aux savoirs interroge les façons d'apprendre, l'art des maîtres et la didactique. Bref, le rapport au savoir ne laisse aucune science sociale indifférente et nous avons à peine effleuré le sujet.
Le débat pourrait être sans fin. C'est pourquoi, lorsque Bernard évoque le rapport au savoir comme un voyage, il propose à chacun de s'imaginer en voyageur. Quel voyageur êtes vous? Préférez vous les voyages organisés déconvenues et risques prononcés? Aimez vous plutôt partir à l'aventure sac au dos et bonnes chaussures aux pieds? Privilégiez vous les vacances en famille avec des amis dans un coin vert et tranquille? Voulez vous du sport, des sensations, des émotions? Le prestige d'un train ou d'un paquebot de légende a t-il vos faveurs? Ou bien n'avez vous peut être tout simplement pas les moyens de partir? Peut être devez vous rester ou vous êtes et faire de votre quotidien une distraction?
On le pressent, l'analogie avec le voyage révéle des préférences, des habitudes, des manières de sentir le monde. Le rapport au savoir connaitrait autant de différence que les formes de voyages. Examinons la question. Certains aiment des cours structurés, d'autres sont prêts à défricher des méthodes neuves et moins ajustées. Quelques uns sont prêts à tester n'importe quel apprentissage pour le seul principe d'éprouver et de voir où cela va conduire. D'autres sont sensibles aux groupes, à la sécurité aux ambiances. Ils apprennent parce qu'ils ressentent avec leur corps et éprouvent des émotions. Ce qui apprennent de ce qui les entourent immédiatement ont une autre acuité.
A réaliser cette comparaison, il est fort possible que le rapport au savoir soit bien un voyage. Mais s'il est un voyage, il n'est pas le même pour tous et pour certain ce n'est pas des vancances. Le formateur a intérêt à repérer quand on attend de lui qu'il soit capitaine de croisière, G.O, simple autochtone que l'on questionne voisin ou ami. Il peut surprende, jouer un autre rôle que le rôle attendu, car on retient de nos voyages les amis qui l'ont partagé, le chamin parcouru, la beauté des paysages, mais surtout la rencontre que soi qui nous apprend en définitive sur nous même.
Bibliographie sur le rapport au savoir sur Wikipédia