Voici une image de la fameuse cathédrale imaginée par Gaudi dont la construction n'en finit pas de finir. Il se pourrait même que la fin de l'édifice soit la fin de l'utopie. Comme si le savoir ne pouvait être qu'en construction.
Dans l'imaginaire occidental les cathédrales sont des livres de pierre donnant à voir l'immensité du monde. Elles nous projettent vers le sacré par des voutes et des volumes qui nous dépassent.
Cette idée d'inachevé ou de "en construction" nous renvoie vers la finitude de l'homme et de sa conscience qui trop souvent croit savoir, alors qu'en réalité il est caractérisé par le fait qu'il est tout le temps en train d'apprendre. Que nous nous référions à la théorie connexionniste (nos neurones produisent par leurs rencontres de nouvelles possibilités), à la théorie des représentations (nous interprétons les perceptions et leur donnons des sens qui ne cessent de changer), ou encore à l'énaction (le sujet et l'objet sont la spécification propre et simultanée l'un de l'autre), une des hypothéses fortes qui demeure est que tout change sans cesse.
Dés lors, le savoir pourrait se tirer du futur à venir plutôt que du passé. A quoi vais je être confronté demain qui transforme mes neurones, mes perceptions ou mes actions? devrait êtrre la question qui guide l'enseignement et la formation. Mieux, pour éviter une main mise d'une minorité sur le sens des questions à se poser il s'agirait que chacun soit guidé à se poser ces questions.