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APPRENDRE AUTREMENT

APPRENDRE AUTREMENT

APPRENDRE AUTREMENT est le blog dédié aux approches innovantes de la formation dans les organisations


Learning city

Publié par CRISTOL DENIS sur 27 Novembre 2010, 07:41am

Catégories : #Tribunes

 

 

L’espace urbain recèle un pouvoir de formation invisible dont les effets ne cessent d’être valorisés. Si la ville permet  une attention flottante aux parfums de nouveauté, elle autorise aussi la sérendipité c'est-à-dire la création d’idées nouvelles à partir de rencontres imprévues. L’afflux et la variété des interactions possibles offre une multiplicité de points de vue. Grâce aux rencontres elle accélère la confrontation de ses croyances à d’autres manières de faire. La profusion de lieux de savoirs bibliothèques, infothéques, médiathèques, musée ou de lieux culturels : musée, opéra, salle de concert sont autant de ressources pour appréhender et entrer en contact avec une culture. La ville par sa concentration démographique accroit les chances statistiques de rencontrer des experts, des chercheurs, des savants, des penseurs et des lettrés. Il n’y a qu’un pas à faire pour pénétrer leurs laboratoires et s’approcher des lieux où naissent les idées. Plus encore, les villes-capitales offrent de plus amples opportunités, telles qu’une position centrale dans les réseaux de transport, facilitant d’autant déplacements et échanges, une proximité de décideurs économiques et politiques pouvant accélérer le financement et la mise en œuvre de projets, un afflux de visiteurs étrangers charriant avec eux des habitudes et des idées nouvelles, des populations hétérogènes proposant des modalités variées de vie en commun et de rapports au monde, une plus grande variété de service et de métiers.

Si les performances économiques des grandes villes ne cessent d’étonner, n’est pas la sillicon valley qui veut. De nombreux chercheurs se sont penchés sur les recettes du succès. C’est ainsi que la plastic valley s’est mise en place en France, ou que le projet du plateau de saclay met en réseau tout un ensemble de chercheurs et d’instituts. La mise en réseau semble être le maître mot, les PRES s’organisent dans ce sens.

La ville est d’une incroyable complexité, son bouillonnement, ses rythmes forment un environnement, un milieu offrant dans une même respiration des résistances et des opportunités. Mais si la ville est apprenante elle se double d’autres espaces. Il faut désormais compter avec les espaces électroniques. Internet échappe aux ancrages territoriaux et met en connexion des univers distants. Dans la ville chacun apprend en passant par un maillage invisible de lieux et de personnes. Au-delà des frontières administratives déclarées formant des quartiers, les spécialistes du déplacement et de l’aménagement décèlent des zones d’appartenance culturelle ou de chalandise. Il s’agit parfois d’habitudes héritées donnant le sens des trajectoires. Dans la ville les proximités facilitent telles rencontres plutôt que telles autres. A quelques rues prés des scientifiques peuvent côtoyer des ghettos sans croiser ou presque leurs habitants. Des configurations relationnelles sont encouragées par des déplacements d’intérêts et de besoins dans le temps. Les mairies, les cinémas les hôpitaux, les gares sont autant de lieux de rassemblements et d’aiguillage parfois de confusion ou l’imprévu peut survenir. La ville influence le rapport au savoir. Elle est à la fois poreuse, on peut la traverser, elle offre aussi des points d’accroche. Il s’agit des lieux de savoirs donnant sens au réseau. A condition de s’y arrêter la ville  se fait apprenante par son chahut, ses bousculades, ses façons de nous interpeller et de nous obliger à prendre position. Elle peut être une promenade (de place élégante en point de vue remarquable), une errance (de refuge en refuge). Elle est encore une architecture de savoirs humains enchâssés dans la mise en scène d’objets dont les sens se renforcent mutuellement. De plus en plus souvent, la ville est interconnectée, organisée en de multiples réseaux humains, d’accointance, de communautés, de culture et d’influence mais aussi de réseaux physiques, système d’informations, de régulation, de distribution, de transport de régénération de l’énergie.

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