Notre système éducatif continue sur la logique de toujours plus de la même chose. Cela ne fonctionne pas tant pis continuons à interroger les mêmes paramètres :
- les temps scolaires (c'est trop long ! non c'est trop court ! c'est pas le moment ! il faut tout changer)
- que font les autres pays : l'herbe est plus verte ailleurs
- la mesure des niveaux (cf. "le niveau baisse" discours sur le test PISA qui renvoie toujours au cerveau qu'on remplit. L'approche cognitiviste bien qu'incompléte est toujours dominante)
- le quotidien des enseignants, ceux des familles (chacun défend ses avantages acquis : vacances contre fin de semaine)
- les programmes (plus de ci, moins de ça)
- les symptômes des problèmes (cf. violence, échec précoce, démotivation...) plutôt que le mal à la racine
- les budgets (il y a trop d'argent ! il n'y a pas assez d'argent !)
- la formation des enseignants : on veut les endoctriner ou ils savent enseigner puisqu'ils ont des diplomes
- l'injustice de la reproduction sociale (égalité des chances versus égalité des places)
- le travail à la maison (c'est mal. C'est bien)
Au bout du compte les questions clés restent absentes : Pourquoi apprendre? Pourquoi le faire ensemble de façon organisée plutôt que seul? Qu'est ce qui motive pour apprendre? Le système est cloué au sol. C'est un ballon de baudruche tiré de tous côté et les éléves commencent sérieusement à manquer d'air.
Eh ho ! Réveillons nous. Si l'éléve n'apprend pas c'est que le système n'enseigne pas. Il s'agit de se remettre en question. L'organisation par discipline, la salle de classe telle qu'elle est utilisée, la posture du maître sur son estrade juché sur son savoir c'est fini. Ce sont des inventions du XIXeme siècle. Il ne s'agit plus d'alphabétiser les masses paysannes pour aller à l'usine ou raffiner quelques matheux pour diriger tout le monde (80% des 440 dirigeants des COMEX du CAC 40 viennent de 12 écoles d'ingénieur qui existaient déjà sous l'ancien régime).
C'est fini et pourtant ça continue. Il devient urgent de se demander pourquoi apprendre et de mettre réellement cette question en avant au risque de se trouver comme Bourvil devant sa voiture complètement défoncée dans une scène d'anthologie et de se dire naivement "ah ben mince alors elle va marcher beaucoup moins bien!"