Pierre Daubert est consultant. Il travaille depuis 20 ans dans l’aide au développement des pays pauvres. Il a collaboré pendant 15 ans dans une ONG Française. Il a ensuite été posté au Cambodge, puis il a développé plusieurs projets, principalement en Asie et en Afrique. Il a assuré pendant prés de 5 ans la présidence d’Amret une entreprise de microfinance. Cette entreprise compte aujourd’hui 400 salariés et délivre du crédit à prés de 150 000 clients. C’est de l’histoire de cette entreprise dont il est question. Le but poursuivi est de partager cette expérience au monde de la micro-finance. Le récit s’étale de février 1990 à octobre 2005. L’ouvrage est original car il mélange plusieurs genres. D’abord celui de l’aventure humaine intégrée dans un contexte historiquement chargé. Celui du Cambodge de la fin des années 80 au « tournant de la paix » et de la fin du régime des Khmers rouges. Les anecdotes pimentent les premiers succès tel ce paysan empruntant 30 000 riels pour acheter 3 porcelets. La réussite du crédit est assuré si le paysan parvient à engraisser et en vendre deux. Et c’est trois qu’il parvient à élever, le lançant plus sûrement dans son activité. Le deuxième genre développé est celui de la découverte interculturelle de la personnalité des acteurs, de leur engagement, ou de leur orgueil qui se dévoile au gré des événements et des opportunités. Vient enfin le genre de l’histoire d’entreprise de ses soucis de gestion du démarrage de sa survie à l’inflation. Une part est faite aux choix techniques d’organisation, à la mise en place des partenariats mais surtout à l’évolution et à la maturation des hommes et des femmes qui ont dirigé et fait le projet. Pour finir le livre adopte le genre du retour d’expérience d’un projet qui se transforme en entreprise. De missions en financement internationaux le projet prend de l’ampleur. Les succès engendrés légitiment ce qui est à force d’effort est devenu une entreprise. En postface Michel Rocard nous rappelle les sources de l‘aventure du micro-crédit, qu’il présente comme l’une des plus grandes inventions de la deuxième partie du XX éme siècle. Il fait l’éloge de Muhammad Yunus, prix nobel de la paix et fondateur de la Grameen Bank. Cette banque créée au Bangladesh, a inspiré de nombreux autres établissements financiers de micro-crédits qui permettent d’aider les projets de plus de 80 millions de bénéficiaires dans le monde.