Le concept de sérendipité s'illustre bien par cette carte de la sillicon valley qui montre la profusion d'entreprises de haute technologie qui se développent les unes à côté des autres, ou plus exactement les unes avec les autres. A partir d'une masse critique la rencontre de deux professionnels "par hasard" dans un lieu culturel, dans un temps de transport, dans un office religieux pendant des études, en faisant du shopping, dans un jardin public n'est plus hasard, mais devient hautement probable.
Les rencontres professionnelles ou extra-professionnelles (lorsque l'on se marie dans une telle ville on a là encore des chances de trouver une âme soeur proche de ses centres d'intérêts professionnels) facilitées par cette masse critique autorisent un rapprochement puis une fertilisation des idées. De plus la concentration d'entreprises fonctionnant en concurrence et en réseau facilite la mobilité professionnelle, et donc la migration des idées et des cerveaux qu'ils contiennent (aux USA la mobilité professionnelle est en moyenne de 18% pour moins de 5% en France). La concurrence traditionnelle entre les entreprises devient plus subtile et se transforme en "coopétition". C'est à dire que certaines connaissances hautement stratégiques demeurrent des chasses gardées et d'autres sont mises en commun. Dans un tel terreau l'innovation est plus ouverte. Les idées disponibles sont saisies par chaque entreprise à son profit. De plus le maillage se double d'un nombre élevé de consultants et travailleurs indépendants qui accèlérent encore la pollinisation croisée des nouveautés. L'ensemble peut être qualifié d'environnement apprenant voire de ville apprenante. La symbiose et les complémentarités apportent à tous les participants du système un avantage qui dépasse la seule somme des parties. A tel point qu'il produit un effet d'attraction sur le monde entier qui amplifie encore le phénomène d'agitation permanente d'idées et d'innovation continue.