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APPRENDRE AUTREMENT

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APPRENDRE AUTREMENT est le blog dédié aux approches innovantes de la formation dans les organisations


Le rapport à l’espace recompose les liens d’attachement et de dépendance

Publié par CRISTOL DENIS sur 5 Juillet 2013, 08:43am

Catégories : #Manager

Avec les possibilités démultipliées de se déplacer, les bassins d’emplois se sont recomposés. Ils changent d’échelle géographique. Ils s’étendent. Ils offrent une plus grande masse d’opportunités. Ce phénomène est lié au processus d’urbanisation et aux modalités de déplacement associées. La ville, se définit notamment par la continuité du bâti à des distances inférieures à 450 mètres. Force est de constater qu’avec une telle définition les habitats d’un pays comme la France sont devenus urbains dans plus de 80% des cas.

Le mode de vie urbain devient la norme. Les individus avec des conditions de transports améliorées peuvent pour partie échapper à des bassins d’emplois contraints. Même si la mobilité géographique nationale reste faible dans le cadre professionnel, la possibilité d’être en contact avec un lieu d’emploi à moins d’une heure de son domicile change le sentiment de dépendance à l’égard des employeurs de proximité immédiate. Le phénomène du turn-over est bien connu dans les grands bassins d’emplois qui démultiplient les possibilités de changer d’activité. Les réseaux de communication et de transport permettent de conserver ses attachements sociaux, régionaux et culturels. La force d’influence d’un dirigeant diminue d’autant que les chances extérieures d’emploi perçues sont élevées. La contrainte d’un faible nombre possible d’employeur est amendée par la possibilité de se déplacer. Ce qui reste attractif c’est la possibilité de meilleure réalisation professionnelle, en tout cas tant qu’il y a d’autres perspectives sur le marché de l’emploi. De meilleurs salaires, des qualités humaines repérables des environnements de travail font parties des attractions possibles.

Plus encore, nombre de dirigeants ont abandonnés la perspective locale pour s’intéresser à des perspectives internationales. Leur centre d’attraction est extérieur à leur environnement immédiat. Ce phénomène est particulièrement marqué pour les grandes entreprises et les groupes en compétition internationale. Les cadres et dirigeants de ces entreprises construisent des attirances et des attachements à d’autres pays. Ils délaissent des habitudes et des préférences locales, parfois leur langue au profit de celles d’autres espaces. Les collaborateurs des grands groupes sentent que leurs dirigeants ne partagent plus leur destin et se désolidarisent d’eux. En imposant des langues de travail que leurs collaborateurs maîtrisent mal, les dirigeants adressent des signes d’impuissance professionnelle à ces collaborateurs. Leur évolution professionnelle est en effet conditionnée par la maîtrise de langues étrangères. Pour ces entreprises, la force d’attraction d’espaces culturels distants, les références et modèles de gestion incompris contribuent encore à creuser l’écart. Le sentiment qu’il y a ceux qui dirigent de loin, selon des critères exogènes et ceux qui au quotidien et en proximité réalisent les produits et les services augmente. Le phénomène des délocalisations accroit la défiance. Les attachements se portent alors sur les métiers et les compétences personnelles. L’engouement pour les métiers de la fonction publique[1] peut aussi se lire comme une réaction de protection contre ces dirigeants dont les décisions financières sont devenues hautement prévisibles.

[1] L’emploi public représente en France près de 5 millions de personne. Si l’on englobe les emplois qui traitent des missions de service publics c’est 8 millions de personne qui sont concernées.

Le rapport à l’espace recompose les liens d’attachement et de dépendance
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