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APPRENDRE AUTREMENT

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APPRENDRE AUTREMENT est le blog dédié aux approches innovantes de la formation dans les organisations


Le rapport au travail s’individualise

Publié par CRISTOL DENIS sur 6 Juillet 2013, 05:54am

Catégories : #Manager

Le rapport au travail est descellé de ses bases. L’idée du contrat de travail formel assorti à un contrat moral informel se complexifie. Si l’idée d’un engagement mutuel persiste pour une frange de salariés avec des engagements réciproques de confiance, de contribution-rétribution équilibrée, cette perspective oublie un nombre croissant de personnes. Le contrat se distend avec la crise qui génère plus de défiance. Les dirigeants sont parfois éloignés et distants. C’est en particulier le cas dans les grandes organisations dont les sièges sont basés dans des métropoles lointaines. Ils adoptent des comportements et des décisions qui paraissent moins lisibles. Leur parole est dominée par des considérations financières de court terme. Même lorsqu’ils profèrent des affirmations rassurantes sur l’emploi ou l’investissement, chacun sait qu’elles sont strictement alignées sur des considérations économiques. L’engagement ne durera pas plus longtemps que la conjoncture. Si les dirigeants économiques sont alignés sur les marchés, ils peinent à faire passer à tous que la compétition et les marchés sont la solution exclusive au bien commun. Ils peinent à rassembler les collectifs de travail vers des buts communs. L’alignement stratégique qui consiste pour chacun à subordonner ses intérêts à l’intérêt exclusif des décisions financières des décideurs financiers est une fiction. En particulier quand les rémunérations des décideurs économiques sont détachées de celles de la masse des collaborateurs. Il en résulte un affaiblissement du contrat moral et un passage à une logique de prenant-prenant. De façon tactique, chacun tire les avantages de la situation. Le processus détruit progressivement les fondements de la confiance et du travail ensemble.

Dans ces conditions, lorsque le management des organisations est obnubilé par les gains financiers, la performance, et le rendement maximum, l’individu n’a plus d’autre choix que de prendre en main lui-même la défense de ses intérêts pour se ménager un contrôle sur les marges d’incertitudes. C’est la logique de l’acteur et du système décrite par Crozier. L’individu manœuvre au milieu de la masse des injonctions paradoxales qui constituent son quotidien. Le management actuel tend à régir par une stratégie de communication et une poursuite de la mise en œuvre de l’outillage gestionnaire. Il en découle une vision de l’homme considéré comme une « ressources » à exploiter ou un « capital » à faire fructifier. Dans les deux cas l’homme est appréhendé comme un outil, un objet sur lequel exercer un pouvoir de gestion. Dans ces cas le leadership est positionné comme un supplément d’âme, une façon de faire passer le changement. Mais le partage des décisions ou des bénéfices est peu envisagé, même au niveau du management intermédiaire. La division du travail managérial entre fonction de gouvernance qui assure le pilotage d’ensemble, les choix stratégiques et fonction de surveillance des réalisations du quotidien s’exacerbe. Ce phénomène tend à couper les lignes managériales en deux.

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