L'indiscipline, c'est porter un regard là où habituellement on ne regarde pas, c'est transgresser des règles, faire du bruit, aller au delà de ce qui est admis, faire des choses inadmissibles.
L'indiscipline c'est de sortir de la discipline , de ne pas se référer à une discipline établie, de casser une norme en proposant une variation personnelle.
L'indiscipline consiste à s'exposer à la vue des autres, se départir du poids des usages en vigueur pour créer les siens.
Mais existe t-il des normes singulières? Si oui à quelles conditions ne sont-elles pas destructrices du collectif?
L'indiscipline, c'est le caractère qui se cherche, qui se frotte, qui fait des étincelles.
Si la discipline encadre, donne des canons, de la rigueur, de la prévisibilité, l'indiscipline ouvre vers l'imagination, la rupture, le désordre dans ce qui est établi.
Le pouvoir disciplinaire consiste à faire passer à la toise les idées et de trier d'un côté ce qui est admis et de l'autre ce qui ne l'est pas.
La discipline cherche à renforcer les moyens de contrôle sur les pratiques, la façon de penser. La discipline réprime la spontanéité prise pour de la naïveté. Elle entend les questions auxquelles elle souhaite répondre et ignore ou censure les autres.
Par définition la discipline exclut les autres disciplines et érige des frontières de ce qui en fait parti de ce qui n'en fait pas parti. La discipline cloisonne les sens.
C'est certainement pour toutes ces raisons qu'apprendre est un acte d'indiscipline qui ne saurait être facilement gouverné, car apprendre c'est établir un rapport libre à soi, aux autres et au monde.