L’émotion est à son comble quand chacun réalise que ce qui nous est le plus précieux et le plus compté peut être arraché de force. Quand la vie est retirée violemment il n’y d’autre choix que de se réunir. La communauté ses rituels, son réconfort, ses rassemblements nous rappelle qu’un être humain est avant tout fait d’interrelations aux autres. Il ne saurait y avoir d’être seul de son espèce. Il ne saurait y avoir d’idée qui s’impose par la seule force de son expression, a fortiori de façon violente. Nous sommes faits de partage, de croyances partagées, de culture, de signes qui rendent notre condition humaine supportable. La confiance que nous nous portons mutuellement résulte de l’anticipation d’une réaction à nos initiatives ou prises de paroles. C’est parce que je sais que l’autre partage le contrat social, que je peux le regarder dans les yeux, lui tourner le dos, vivre à ses côtés sans craintes, attendre de lui des comportements humains. La seule alternative est l’écoute et le dialogue. Il n’y a en pas d’autre de durable. En démocratie, l’écoute et le dialogue sont performatifs. Je veux dire par là que la chose énoncée l’a fait advenir. La démocratie est un débat continu, jamais un état acquis une fois pour toutes. Le dialogue c’est la démocratie. Ce qui renforce une communauté c’est la capacité de ses membres à parler les uns avec les autres à parité d’estime, à coopérer, à réinventer sans cesse ce que signifie vivre ensemble. « Là où croit le péril croît aussi ce qui sauve » est une voie ouverte par le poète allemand Hölderlin. Prenons cette pensée au pied de la lettre pour affronter le risque de stigmatisation, d’amalgame, de division que font courir toutes les formes d’extrémismes. Rassemblons-nous pour affronter les pensées simples, les solutions raccourcies, les certitudes. Remettons en débat les habitudes pour s’assurer que chaque expression, chaque personne, occupe sa juste place dans le débat et dans la communauté. Faisons l’effort de rester fidèle aux valeurs qui construisent le vivre ensemble. Rappelons-nous qu’entre la banalité du mal et la banalité du bien, entre la lutte pour la vie et l’altruisme, c’est la banalité du bien qui l’emporte car nous sommes des êtres sociaux tissés des autres.
« Là où croit le péril croît aussi ce qui sauve »
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