Le contexte est celui d’une poursuite de la transformation sociétale dans laquelle nous sommes, associée aux différentes crises « climatiques », « sécuritaires », « démocratiques », « économiques », « sociales » et de « confiance ». Cette conjonction produit dans le même temps un effet de sidération, par lequel chacun se sent impuissant à agir, mais aussi, des fuites en avant, en particulier technologiques, et dans le même temps des micro-initiatives locales qui investissent dans plus de sens et de liens. Emile Durkheim utilise le mot « anomie » pour décrire une société dont les repères et les valeurs anciennes tardent à disparaître et dont les valeurs nouvelles peinent à se stabiliser. C’est dans cette lente recomposition que les organismes de formation se frayent leur chemin. Ils vont s’adapter de plusieurs façons :
- En accélérant la dimension technologique IA, réalité virtuelle, perfectionnement des plateformes, des outils, de la traçabilité, de l’individualisation et en maîtrisant les contenus et les flux,
- En s’engageant dans du sociétal et en jouant la carte de la multifonctionnalité des services, aide à la création d’entreprises, enrichissement des espaces comme lieux de vie ou se retrouver, ou créer, se restaurer et construire du sens ensemble (codesign)
- En s’associant aux projets de communautés humaines avec des questions authentiques et en répondant à des problèmes concrets et des besoins explicites, en utilisant l’intelligence collective comme une fin et un moyen
Comment j’en arrive à ces scénarios ? En 8 ans, j’ai pu pratiqué dans le laboratoire d’apprentissages du CNFPT avec des centaines de participants, et à l’occasion de dizaines d’ateliers des rencontres plaçant le rêve, la vision du futur au cœur d’une recherche d’innovation, de vivre ensemble. Le plus haut potentiel humain est collectif, partagé, incarné il mise moins sur la maîtrise des contenus ou des financements, ou de la qualité qui sont les maîtres mots des politiques publiques actuelles en matière de formation que sur une part émotionnelle, une envie, un pouvoir de s’engager et d’apprendre. En synthèse selon mon analyse et mon intuition on parlera demain de « faciliter l’apprenance », et de faire émerger les milieux propices plutôt que « d’organiser la formation ».