Faire c'est encore apprendre

Il existe un lien étroit entre faire et apprendre. Mais dans les organisations le verbe faire se décline différemment selon la place que chacun occupe et l'apprentissage est bien différent.

Faire plaisir est la constante des politiques qui doivent leurs positions aux promesses qu'ils font, aux perspectives qu'ils brossent, au futur que tous aimeraient atteindre. L'apprentissage qui découle d'un tel faire est tout en entregent, pondération (ne pas trop promettre), séduction et alliance.

Faire faire est le lot de l'encadrement supérieur. Ces encadrants doivent ici traduire une visée en réalisation concrète, mettre les moyens pour ce faire, même quand ces derniers n'existent pas. L'apprentissage de ce faire est d'influence, d'autorité, d'alternance d'appuis et de contraintes.

Faire avec est le lot de l'encadrement intermédiaire. Ce dernier est confronté à une pluie fine d'injonctions souvent paradoxales tellement elles se démultiplient. Les encadrants se saisissent du parapluie, ruent dans les branquards ou finissent par s'épuiser lorsque l'écart est trop grand entre le dire et le faire. Ils apprennent beaucoup de la nature humaine, car ils doivent trouver des moyens là où il y en a parfois peu. Ils apprennent, contourner, trier sans cesse les enjeux essentiels.

Faire reste l'injonction qui s'impose à l'encadrement direct et aux agents d'exécution. Là s'apprend le métier, le travail bien fait, l'astuce et la ruse qui découlent d'une adaptation aux réalités du terrain, parfois tellement éloignées du rêve qui porte l'ensemble.

Reste la perspective de faire ensemble qui semble la voie à suivre demain tellement la vision pyramidale énoncée semble en difficulté pour faire face aux multiples événements qui viennent contrarier des décisions impeccables. Mais cette voie est à construire tellement elle est inhabituelle à tous les niveaux de l'édifice.

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