Evolution des modèles d'affaire

source pixabay homme d'affaires

Il y a une part d’habillage des modèles d’affaires qui prétendent être plus vertueux, plus équitables, plus écologiques (labels), plus sociaux et porteurs de plus de sens (entreprise à mission) et coller aux attentes d’un public soucieux de bien être, d’environnement et de biodiversité (RSE). Le modèle des entreprises libérées a enrichi les conférenciers. Les modèles à couleurs ajoutées “entreprise verte”, “entreprise bleue”, “entreprise opale” finissent par occuper les palettes de l’arc en ciel et remplir leur poches de billets colorés sans observer d’effets significatifs soit sur le moral des collaborateurs (grande démission), le partage des richesses (déséquilibres grandissants de la répartition des capitaux à lire Piketty), ou la biodiversité (disparition de plus de 60% des espèces). Ce n’est pas le changement de logo de Total qui ajoute une touche de vert et se fait appeler “Total énergie” qui changera la donne, le business reste le business dans toute sa crudité. Aucun pinnochio du marketing  ne parviendra à enrayer le réel par de bonnes paroles ou de jolies couleurs. La liberté d’entreprendre sans aucune limite reste la règle. Ce n’est pas parce que l’on ajoute social devant le business model canvas, que l’impératif économique s’éteint. Les entreprises sociales et solidaires doivent aussi payer leurs employés. Toute la difficulté réside dans l’orientation consubstantielle de faire des affaires, sans se préoccuper soit par éthique soit par contrainte de l’équilibre des systèmes qui abritent les entreprises. Les technophiles misent sur la puissance des innovations de ruptures, par exemple l’intelligence artificielle générative, pour faire plus de la même chose, plus vite, sans que les possibilités du système soient interrogées. Il est probablement temps que la question des modèles d’affaires devienne une question de débat politique, c’est ce qui se profile déjà avec la crise de l’eau région par région, soit pour l’embouteillage (exemple français) soit pour des choix d’affectation ou il s’agit de pomper de l’eau pour refroidir des data centers ou d’irriguer des plaines agricoles (exemple espagnol). Sans système résilient il n’y aura pas de modèles d’affaires qui tiennent.