Georges Amar
exerce une fonction prospective et conception innovante dans "une grande entreprise de transport public" : ) Son ouvrage nous ouvre au
monde de la mobilité, puisqu'aujourd'hui on ne se déplace plus mais on est mobile. En 6 chapitres très bien écrits et agréables à lire, l'auteur nous fait découvrir
ce qui change à grande vitesse et nous éloigne du paradigme des trois V : voies, vitesse, véhicule. Il nous entraine dans un univers ou la station n'est plus seulement un stand d'arrêt, ou
l'individu entant gérer plus que son transit d'un point à l'autre mais vivre une expérience enrichie. C'est l'enjeu du premier chapitre de montrer comment nous avons changé et nous sommes passé
du transport à la mobilité. Cette dernière demandant plus d'informations, de service et d'options bien au delà d'une promesse de temps de passage. Le deuxième chapitre montre la mutation des
usages et l'avénement de homo mobilis une "personne mobile" qui entend bien faire bon usage du "temps perdu", garder la forme, profiter des possibilités d'échanges sociaux, mais également
travailler en mouvement. Le troisième chapitre esquisse une réponse aux nouvelles attentes. Les valeurs de la mobilité sont réenvisagées au regard du concept de reliance. Et si de la
valeur-transit on passait à la valeur-reliance? Et si les possibilités offertes par un déplacement permettait de capter de nouveaux liens? Le quatrième chapitre nous fait pénétrer dans le champ
des innovations. Les lieux sont réinventés, l'information donnée aux voyageurs fait pleinement partie de l'expérience. La station devient un lieu plus riche où l'on à des choses à faire. Cette
variété d'innovations développe l'empowerment des voyageurs : leur capacité d'agir et de choisir à tout moment. Le cinquième chapitre expose la transmodalité. Il s'agit d'une innovation
conceptuelle qui nous refait découvrir l'autre, nos pieds, qui réhabilite des modes de transports tels que les vélos ou le tramway. De nouvelles infrastructures naissent sous nos yeux qui
facilitent la mobilité urbaine. Le sixième et dernier chapitre tire les bénéfices des métamorphoses en cours pour les individus acteurs de leur mobilité. En somme ce que nous dit l'ouvrage c'est
une nouvelle façon dont l'intelligence humaine peut se frayer un chemin, avec l'aide de nouveaux artefacts technologiques, mais parfois à moindre frais. C'est tout le génie de l'idée de reliance
qui nous guide. Si l'on sent que l'auteur est pétri d'urbanité, on aimerait en savoir plus sur cet homo mobilis en campagne. On se prend à rêver d'un regard à la Jacques Tati faisant débarquer
son personnage à la campagne et inventant là aussi une autre forme de mobilité. Peut être un prochain ouvrage?