La complexité est au cœur de nombreuses approches tant dans les sciences humaines que dans les sciences dures. Le
complexus c’est « ce qui est tissé ensemble. » La complexité est au cœur des travaux d’Edgard Morin (1990) qui est au cœur de la pensée complexe indispensable pour comprendre les organisations
contemporaines. Cette pensée valorise la transdisciplinarité, une vision large haute, profonde et imbriquée de toutes choses. Le concept de complexité est donc au cœur des réflexions sur
le management et la transformation des ensembles humains.
Il convient de distinguer le compliqué du complexe. Pour prendre une image, le compliqué c’est le casse-tête. Le résoudre est difficile on ne sait par quel bout le
prendre. Ce qui saute aux yeux c’est d’abord l’articulation d’un nombre défini d’éléments, mais il existe un ensemble de solutions catégorisables. La solution peut être computée et
dupliquée. Le complexe c’est le plat de spaghetti. Il y en a partout on ne sait par quel bout le prendre. Dès qu’un élément est touché la relation aux autres change. Ce qui saute aux yeux c’est
l’indétermination et la variation des relations entre les différents éléments. Il existe certainement, un agencement une organisation spécifique mais il y a tellement de rétroactions entre chaque
élément qu’une solution unique semble hors de portée. Traiter de la complexité requiert de faire appel à de la méthode comme pour le compliqué mais également à de l’intuition. L’intuition permet
d’appréhender une forme et de modéliser (Le Moigne, 1995).
Pour appréhender le concept de complexité on l’associe le plus souvent à celui de système. Le système complexe peut se comprendre comme un ensemble d’éléments
inter-reliés dont l’évolution et les effets sont inconnus par avance. Le système complexe est dynamique. Il procède par auto-organisation, par émergences qui découvrent au fur et à mesure
de nouvelles fonctions et évolutions possibles.
Par la singularité et l’irrationalité des acteurs les systèmes humains sont par définition complexes. Il est difficile de savoir par avance comment vont évoluer de
tels ensembles car la masse des équilibres les régissant est instable et changeante. Elle s’exprime par le fameux effet papillon dont le battement d’ailes pourrait modifier légèrement un courant
pour le transformer en tempête plusieurs à plusieurs milliers de kilomètres.
Morin, E. (1990), Introduction à la pensée complexe. Paris : Le Seuil
Le Moigne, JL. (1995), La modélisation des systèmes complexes. Paris : Éditions. Dunod.